un « choix dangereux » pour les uns, la « répudiation des politiques “woke” » pour d’autres

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Au Palm Beach County Convention Center, le soir de l’élection présidentielle américaine, à West Palm Beach, en Floride, le 6 novembre 2024.

Une poignée d’heures aura suffi, dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre, pour que Donald Trump soit déclaré nouveau président des Etats-Unis au détriment de sa rivale démocrate, Kamala Harris. Fort d’au moins 277 grands électeurs, le républicain va donc retourner à la Maison Blanche pour quatre années, après l’avoir déjà occupée de 2016 à 2020. Dans les médias outre-Atlantique, les éditoriaux du jour se consacrent encore à l’exégèse du scrutin, tout en commençant à esquisser ses conséquences pour l’avenir du pays.

Aux yeux du Wall Street Journal, le faiseur de roi a un nom : Joe Biden. Le journal financier impute pour une grande part la victoire de Donald Trump aux erreurs de l’administration sortante. « Biden a mis la barre à gauche pour unir les démocrates, au lieu d’unir le pays », déplore le journal, qui dresse un bilan sévère de ses quatre années de mandat : « Déclin des salaires quand l’inflation s’envole, projet culturel clivant fondé sur des politiques identitaires, chaos à la frontière sud, effondrement de la capacité de dissuasion à l’étranger. »

D’après les éditorialistes du titre, les questions économiques ont constitué la meilleure carte de Donald Trump : « Peu importe que les médias serinent que l’économie va très bien, les électeurs qui dépendent de leurs salaires – et non de placements – voient les choses différemment. » Pourtant, notent-ils, les démocrates auraient pu tirer parti de la « menace sur la démocratie » incarnée par le candidat républicain et par son « caractère ». Mais le camp Harris « a surjoué sa main là encore, leurs comparaisons avec le fascisme et avec Hitler n’étant pas audibles ».

« Il a agrandi la carte électorale républicaine »

Dans un article publié par la chaîne conservatrice Fox News, le politiste Doug Schoen estime aussi que la victoire de Donald Trump doit beaucoup aux questions d’économie : elle montre que les électeurs veulent « un gouvernement moins présent, de la dérégulation et une baisse de taxes ». Par ailleurs, selon lui, cette victoire « étonnamment solide » oblige les démocrates à une profonde « réévaluation », notamment parce que Kamala Harris avait fait de la défense du droit à l’avortement un axe majeur de sa campagne : selon M. Schoen, le résultat de l’élection montre la « faiblesse » de ce levier.

Il va plus loin. A ses yeux, « le retour à la Maison Blanche d’un Donald Trump qui n’est clairement pas sans défaut représente aussi une répudiation des politiques “woke” des démocrates, qu’il s’agisse du sujet des personnes transgenre, de la discrimination positive ou des enjeux liés au rôle des parents dans la famille nucléaire traditionnelle ». Breitbart News, média trumpiste controversé qui voit dans la victoire de Donald Trump le « plus grand come-back de l’histoire américaine », estime aussi, sous la plume de Joel Pollak, que Kamala Harris « s’est reposée massivement sur la question du droit à l’avortement en proposant peu d’autres projets ».

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