

Lundi 30 juin, le café Al-Baqa, situé sur le bord de mer de la ville de Gaza, a volé en éclats. Un bombardement israélien survenu sans avertissement a transformé ce lieu très prisé des jeunes Gazaouis en un champ de ruines. Journalistes, artistes et étudiants y avaient leurs habitudes, le lieu fait de tôle et de bois ayant conservé une connexion internet fiable, devenue rare dans l’enclave anéantie par vingt mois de frappes intensives. Al-Baqa était un point de ralliement, un espace de répit offrant une forme de normalité dans un quotidien dévasté.
L’attaque a fait au moins 24 morts et des dizaines de blessés, dont de nombreux dans un état critique, selon l’hôpital Al-Shifa, débordé par l’afflux de victimes – au total 105 personnes ont été tuées, lundi, dans l’enclave. « Ce qui s’est passé [au café] est un véritable massacre contre des civils. Les corps ont été projetés jusque dans la mer. L’hôpital est plein à craquer. Certains blessés sont morts après leur arrivée parce que nous n’avons pas de lits pour les accueillir », affirme Muhammad Abu Salmiya, directeur d’Al-Shifa, joint par téléphone – les autorités israéliennes interdisent depuis octobre 2023 l’accès de la presse internationale à l’enclave palestinienne. L’établissement ne fonctionne plus qu’à 10 % de sa capacité initiale, souffrant de destructions massives, de pénuries de médicaments et d’anesthésiants, et ne dispose que de trois salles d’opération saturées.
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