

« Vous dites, Madame, que c’est une façon habituelle de parler, que les mots dans le dictionnaire ont un sens et qu’ils en ont un autre sur TikTok. Mais vous vivez sur quelle planète ? » La présidente de la sixième chambre du tribunal correctionnel de Lyon, Brigitte Vernay, s’efforce, mardi 18 mars, de conserver son calme. Elle a face à elle une tornade : Sofia Benlemmane, 54 ans, influenceuse franco-algérienne interpellée le 9 janvier, deux jours après un signalement sur la plateforme Pharos, pour des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
Suivie sur TikTok et Facebook par près de 350 000 personnes (elle avait un compte Twitter – devenu X – aussi, a priori moins connu mais existant), l’ancienne joueuse de football, supportrice acharnée des Fennecs, l’équipe nationale algérienne, est mise en cause pour des vidéos publiées depuis 2023. Notamment une séquence dans laquelle elle insultait une autre femme en lui lançant : « Nique ta mère toi et ta France ! » et « J’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer. »
« Tout le monde le sait : sur les réseaux sociaux, c’est une autre langue. (…) Le mot “tuer” est utilisé quotidiennement, ça ne veut rien dire du tout, c’est un gros mot, quoi. Je suis musulmane, ma religion ne me permet pas de piétiner une fourmi. J’ai répondu aux attaques, c’est tout », insiste la prévenue, vêtue d’un tee-shirt et d’une écharpe aux couleurs de l’Algérie, sa « mère patrie », et de la Palestine.
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