

Au chevet d’une France sous l’emprise du narcotrafic, une proposition de loi sénatoriale, votée à l’unanimité le 4 février au Palais du Luxembourg, prescrivait, en guise de remède de cheval, le renforcement de l’arsenal répressif contre la criminalité organisée. Présenté en commission des lois lundi 17 février, un autre texte transpartisan, issu de l’Assemblée nationale cette fois, entend prodiguer une tout autre cure à ce même mal. Le duo de députés Antoine Léaument (La France insoumise, Essonne) et Ludovic Mendes (Renaissance, Moselle), au terme d’auditions menées au cours des dix-sept derniers mois, signe un rapport d’information d’une soixantaine de propositions sur la politique de lutte contre les trafics de stupéfiants, dont une poignée promet de susciter des débats électriques.
Les parlementaires proposent la dépénalisation des principales drogues en circulation et la légalisation du cannabis, au cœur d’une stratégie axée sur la prévention, sur le suivi médical, mais aussi sur une forme de contrôle du marché des stupéfiants par les autorités sanitaires. Quelques lignes du rapport parlementaire concentrent l’essence du projet : « Si la libéralisation du cannabis peut constituer une première étape de la réforme des stupéfiants, [les] rapporteurs proposent d’aller plus loin en engageant une réflexion sur l’encadrement de l’ensemble des substances psychoactives. La prévalence de l’usage dans l’année de la cocaïne, de l’ecstasy/MDMA, des champignons hallucinogènes, de l’héroïne et autres amphétamines a plus que doublé dans la population entre 2014 et 2023. [Les] rapporteurs suggèrent une dépénalisation simple de leur usage et de leur détention afin de concentrer l’action répressive sur les trafiquants. »
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