Trois villages d’Amazonie au Musée des Confluences

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Mettre l’Amazonie dans un musée ? « Encore un cimetière de nos parents, de notre propre peuple ? J’ai eu peur d’un tel projet », témoigne Shatsi Piyako, représentante des Ashaninka, qui occupent cette forêt, à cheval entre le Pérou et le Brésil. Mais le contact avec l’équipe du Musée des Confluences, à Lyon, l’a rassurée. « Il y a ici un autre regard, vivant », dit-elle.

Son message est clair : l’Amazonie est mise en coupe réglée par les producteurs de bœuf, de soja, par les chercheurs d’or, « par l’avidité du capitalisme ». Le rapport à la nature des « Blancs » est aux antipodes de celui des peuples qui vivent, dans et par la sylve, depuis des millénaires. Sa conviction est qu’il faut « tisser des liens », y compris avec des musées, pour faire comprendre qu’il est possible de changer notre façon d’occuper le monde.

Shatsi Piyako, représentante des Ashaninka de la forêt amazonienne, au Musée des Confluences, à Lyon, en 2019.

L’exposition « Amazonies », qui a ouvert le 18 avril dans le musée lyonnais, et à l’inauguration de laquelle elle a participé avec son frère Moisés, fait écho à cette ambition. Elle est le fruit de séjours dans trois villages perdus dans diverses parties de ce territoire grand comme douze fois la France, à cheval sur neuf pays. Marie-Paule Imberti, responsable de la collection présentée, en a rapporté quelque 500 objets, tandis que le photographe et réalisateur Serge Guiraud a saisi les témoignages et les scènes de la vie quotidienne qui accompagnent les 220 objets retenus dans l’exposition.

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