Trinité-et-Tobago affirme que Washington n’a « jamais demandé à utiliser » l’archipel pour attaquer le Venezuela

4039


Des manifestants protestent contre la première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, lors d’une marche organisée par le gouvernement vénézuélien, à Caracas, le 28 octobre 2025.

La première ministre de Trinité-et-Tobago, fidèle alliée du président Donald Trump, a assuré, lundi 17 novembre, que Washington « n’avait jamais demandé » à utiliser l’archipel pour lancer des attaques contre le Venezuela. Cette déclaration survient alors qu’un contingent de Marines américains effectue des exercices dans ce pays situé à une dizaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes, officiellement dans le cadre d’une opération anti-drogue.

« Les Etats-Unis n’ont JAMAIS demandé à utiliser notre territoire pour lancer des attaques contre le peuple du Venezuela. Le territoire de Trinité-et-Tobago ne sera PAS utilisé pour lancer des attaques contre le peuple du Venezuela », a écrit Kamla Persad-Bissessar à l’Agence France-Presse (AFP) via la messagerie Whatsapp à propos des exercices militaires.

Ces manœuvres ont été qualifiées d’« irresponsables » par le président vénézuélien Nicolas Maduro qui considère comme une « menace » le déploiement américain dans les Caraïbes. Lundi, il a affirmé qu’il était prêt à discuter « en tête-à-tête » avec Donald Trump, qui a évoqué de possibles discussions avec son homologue. « Aux Etats-Unis, celui qui veut parler avec le Venezuela, [on] parlera [avec lui], “face to face”, en tête-à-tête. Sans aucun problème. Ce qu’on ne peut pas permettre (…) c’est que le peuple chrétien du Venezuela soit bombardé et massacré », a affirmé M. Maduro, en réponse à une lettre d’un pasteur américain lors de son émission hebdomadaire à la télévision publique vénézuélienne.

Les exercices militaires doivent avoir lieu jusqu’à vendredi. Ce sont les deuxièmes en moins d’un mois entre Washington et le petit archipel anglophone, alors que les Etats-Unis soufflent le chaud et le froid sur la possibilité de frappes sur le territoire vénézuélien. Depuis août, Washington maintient dans les Caraïbes une importante présence militaire avec notamment une demi-douzaine de navires de guerre, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis.

Tensions régionales

« Trinité-et-Tobago ne participera à aucun acte qui pourrait nuire au peuple vénézuélien. Nous continuons à entretenir des relations pacifiques avec le peuple du Venezuela », a encore ajouté la première ministre trinidadienne. « Les citoyens et les infrastructures de Trinité-et-Tobago ne sont PAS en danger car nous ne sommes PAS participants à une quelconque agression contre le peuple vénézuélien », a souligné la première ministre.

Mme Persad-Bissessar a aussi affirmé soutenir l’idée de discussions entre M. Trump et M. Maduro : « La meilleure façon de résoudre les problèmes, c’est par le dialogue. » Elle a toutefois souligné : « Il y a de nombreux problèmes urgents. Il y a le problème du narcotrafic, du trafic de drogue et de la traite des êtres humains. Il y a le problème des élections qui ne sont ni libres ni équitables. Il y a le problème des gangs dangereux qui sèment le chaos dans d’autres pays. »

Depuis son accession au pouvoir en mai, Mme Persad-Bissessar a multiplié les déclarations hostiles au pouvoir vénézuélien, et fait de la lutte contre l’immigration vénézuélienne un de ses chevaux de bataille, l’assimilant régulièrement à la forte criminalité dans l’archipel.

L’ex-premier ministre (2015-2025) Keith Rowley s’est, lui, montré critique des exercices : « Au moment où l’Amérique menace d’envahir le Venezuela, de détruire le Venezuela, les Américains nous demandent de faire certaines choses, il relève de notre souveraineté de dire que cela ne va pas dans notre intérêt et de refuser cela », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link