

La plupart des livres commentant l’œuvre de Thomas d’Aquin (1225-1274) commencent par une mise en garde : attention, le lecteur pourrait s’y perdre, se tromper de chemin ou en prendre un de travers. « Faire un résumé, à la manière des tabloïdes, du “bœuf muet” [l’un des multiples surnoms de Thomas d’Aquin, réputé pour sa stature massive et sa timidité], est encore plus expérimental que de chercher à réduire un bœuf aux dimensions d’une tasse de thé », résume à sa manière l’écrivain anglais G. K. Chesterton (1874-1936) dans Saint Thomas d’Aquin. Le bœuf muet (Ephata, 247 pages, 8,90 euros), qualifiant ses travaux de « cités labyrinthiques ».
Rares sont en effet les œuvres aussi denses que celle du « docteur angélique », autre surnom donné à ce moine dominicain né il y a 800 ans dans la région d’Aquino (au sud de Rome), dont le pape Pie X (1835-1914) vantait la « qualité presque angélique de l’intellect ».
La Somme théologique, son œuvre phare − et inachevée −, se décline à elle seule en plusieurs milliers de pages (près de 4 000 dans la dernière édition intégrale en date, grand format, parue aux éditions du Cerf en 2024). Sans prétendre à l’exhaustivité, Le Monde des religions revient sur cinq thèmes centraux qui font de Thomas d’Aquin une figure clé de l’histoire de la pensée.
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