A l’occasion des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, mercredi 17 janvier, le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a répondu à une question de Danièle Obono(La France insoumise) lui demandant pourquoi la France s’était refusée à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, portées par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
« Accuser l’Etat juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques, a-t-il répondu. Nous disons fermement aux Israéliens : “Le respect du droit s’impose à tous, les frappes systématiques à Gaza doivent cesser”, mais les mots ont un sens. »
Dimanche, sur France 3, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a affirmé soutenir la démarche de l’Afrique du Sud : « J’aurais aimé que ce soit la France qui porte cette initiative, pour la justice, la vérité et la paix », a-t-elle déclaré.
Berlin rejette aussi l’accusation de « génocide »
Vendredi, le gouvernement allemand avait aussi rejeté l’accusation de « génocide », portée contre Israël, y voyant le risque d’une « instrumentalisation politique » du droit et estimant qu’elle était « dénuée de tout fondement ». La Namibie, pays d’Afrique australe et ancienne colonie allemande où s’est déroulé le premier génocide du XXe siècle, a déploré le positionnement de Berlin.
Une audience se déroule depuis le 11 janvier devant la CIJ, la plus haute juridiction des Nations unies, dont le siège est à La Haye, que Pretoria a saisie le mois dernier, arguant qu’Israël enfreignait la convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de la Shoah. L’Afrique du Sud souhaite que les juges enjoignent à Israël d’arrêter « immédiatement » la campagne militaire déclenchée dans la bande de Gaza après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1 140 morts, selon un décompte de l’Agence France-Presse à partir du bilan israélien.
En représailles, Israël a juré d’« anéantir » le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et lancé une offensive dans ce territoire palestinien qui a fait au moins 24 448 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la santé de la bande de Gaza.