soixante-dix tableaux pour dire la guerre en Ukraine

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L’écrivain ukrainien Andreï Kourkov, à Kiev, le 28 janvier 2025.

« Notre guerre quotidienne » (Our Daily War), d’Andreï Kourkov, traduit de l’anglais par Johann Bihr et Odile Demange, Noir sur blanc, 256 p., 22,50 €, numérique 16 €.

Dans son appartement de Kiev, Andreï Kourkov s’est aménagé un modeste abri éloigné des fenêtres, dans lequel il se réfugie avec son épouse lorsque les alertes aériennes retentissent et que la menace d’un missile russe, ou d’un drone de fabrication iranienne, se fait plus précise. C’est dans cet endroit, un étroit corridor muni d’un banc et d’une petite table ronde, qu’il lui arrive parfois de raconter la guerre. Après Journal d’une invasion (Noir sur blanc, 2023, qui paraît en poche, Libretto, 314 pages, 11 euros), l’écrivain ukrainien poursuit avec Notre guerre quotidienne le récit du conflit qui a embrasé le pays tout entier depuis le 24 février 2022.

Mais rien n’agace plus Kourkov que cette date ! La guerre, ne cesse-t-il de rappeler, a commencé en 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie et le début des affrontements dans le Donbass, même s’il faudra du temps aux alliés de Kiev pour cesser de voir ces événements comme un « conflit intérieur ». L’auteur de nombreux romans à succès – Le Pingouin, Les Abeilles grises, L’Oreille de Kiev… (éd. Liana Levi, 2000 et 2022) – continue donc avec obstination à décrire de l’intérieur (davantage ici que dans le précédent, rédigé pour partie en exil) la chronique du traumatisme de l’agression russe, partiellement parue sous forme de billets dans le quotidien britannique Financial Times.

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