

Des juges d’instruction antiterroristes ont ordonné, jeudi 31 juillet, un procès devant la cour d’assises spéciale contre six hommes suspectés d’être impliqués dans l’attentat qui avait fait six morts rue des Rosiers à Paris en 1982, dont Abou Zayed, principal suspect entre les mains de la justice, a appris l’Agence France-Presse (AFP).
Deux personnes ont été mises en examen dans ce dossier : M. Zayed, Norvégien d’origine palestinienne âgé de 66 ans, considéré comme l’un des tireurs et détenu en France depuis 2020, ainsi que Hazza Taha, soupçonné d’avoir caché des armes à l’époque et sous contrôle judiciaire. Tous deux contestent les faits.
« Cette décision est une escroquerie. D’abord pour les victimes, à qui on fait honteusement croire que la justice a trouvé l’un des responsables de leur douleur. Ensuite pour le droit, car cette enquête n’est absolument pas terminée et ce renvoi a pour seul but de maintenir notre client en prison », ont réagi auprès de l’AFP les avocats d’Abou Zayed, Romain Ruiz et Bruno Gendrin. L’une des avocats de M. Taha n’a pas répondu dans l’immédiat à l’AFP.
Les quatre autres suspects, Hicham Harb, Nizar Tawfiq Mussa Hamada, Amjad Atta et Nabil Othmane, localisés en Cisjordanie, en Jordanie et au Koweït font l’objet d’un mandat d’arrêt.
Dans le détail, les magistrats instructeurs ordonnent qu’Abou Zayed, Hicham Harb, 70 ans, qui aurait supervisé l’attentat et aurait été le tireur, et Nizar Tawfiq Mussa Hamada, 64 ans, accusé d’avoir été l’un des exécutants et membre du commando, soient jugés pour assassinats. Ils ont retenu la complicité d’assassinats et de tentatives d’assassinats pour Hazza Taha, 65 ans, Amjad Atta, 72 ans environ, accusé d’avoir planifié l’attentat, et Nabil Othmane, 72 ans, mis en cause pour la préparation.
L’ordonnance de mise en accusation devant la cour d’assises spéciale du juge d’instruction était très attendue des parties civiles, qui attendent une réponse de la justice depuis plus de quarante ans.
Le 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 22 blessées dans l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade, dans le quartier du Marais, perpétrée par un commando d’au moins trois hommes. L’attentat a été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).