
Avec leur tribune contre la défense de Gérard Depardieu publiée en cours de délibéré, les avocates des plaignantes peuvent se prévaloir d’avoir inventé une nouvelle sorte de pression sur les délibérations des juges. De mémoire d’avocat, on n’avait jamais vu cela : une partie civile qui fait appel au tribunal de l’opinion sur la façon qu’ont les juges de mener les débats, et des avocats qui en appellent à un public qui n’a pas assisté à l’audience, contre l’ordre des avocats qui y était représenté.
Deux cents consœurs et confrères qui, au vu des contrevérités contenues dans leur tribune, n’ont pas eu le temps de se renseigner, mais ont toutefois trouvé le temps de signer cet appel lancé à rejoindre la lutte contre le « masculinisme ». Singulière idée de la justice que de blâmer des juges pour leur manque de militantisme. La réaction d’une partie civile qui ne s’attendait ni à trouver face à elle une défense tenace et résolue, ni à voir sa version s’effondrer au premier choc n’explique pas tout. Il paraît nécessaire de rappeler au moins trois principes élémentaires.
Tout d’abord, il n’y a de procès équitable que dans le respect du principe du contradictoire. Aussi désagréable que cela puisse être pour les plaignantes, un procès n’est pas une cérémonie expiatoire visant à mettre en scène un accusé venant enfin à résipiscence. Cela est bon pour les procès tels que ceux de Moscou.
Il vous reste 77.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.