Le voilà, le groupe de dangereux conspirateurs accusés par le premier ministre slovaque, Robert Fico, de vouloir « renverser son gouvernement » avec l’aide « du renseignement ukrainien » : deux conseillers municipaux de Bratislava, dont l’une est une sexagénaire qui produit des documentaires et l’autre un manageur d’une société de logiciels, ainsi qu’une avocate quadragénaire travaillant pour une multinationale… « Il est de plus en plus en colère et agressif, c’est pathologique », déplore Lucia Stasselova, la productrice, en dégustant un macchiato dans un café branché de la capitale slovaque.
Cofondatrice avec ses deux compagnons de l’association Paix pour l’Ukraine, cette femme menue et à la coupe au carré a été accusée le 31 janvier par le chef de gouvernement de préparer « un coup d’Etat » avec l’aide du commandant d’une unité géorgienne combattant les forces russes en Ukraine. La preuve ? Une simple photo prise lors d’un débat public organisé en 2023 avec ce soldat géorgien alors en visite en Slovaquie. Les accusations semblent délirantes, mais Robert Fico, 60 ans, n’est pas à une outrance près pour tenter de décrédibiliser le vaste mouvement de protestation proeuropéen qui secoue son pays depuis son très contesté voyage à Moscou pour voir Vladimir Poutine, en décembre 2024.
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