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
Louna, militante transgenre opposée au projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, a finalement été libérée de prison, vendredi 14 février au matin par une ordonnance du juge d’instruction. Elle a été placée sous contrôle judiciaire. Alors que sa détention préventive au sein de la maison d’arrêt de Tarbes durait depuis plus de quatre mois, le juge des libertés et de la détention avait décidé, le 3 février, de la prolonger jusqu’au 15 juin. Quelques dizaines de personnes s’étaient alors rassemblées devant le palais de justice de Toulouse pour demander la libération de la militante. « Cette décision nous parait disproportionnée, d’autant qu’elle n’a pas de casier judiciaire et a des garanties de représentation, affirmait son avocate, Claire Dujardin après avoir déposé une nouvelle demande de remise en liberté. La détention préventive doit rester l’exception, surtout lorsqu’il s’agit d’une personne transgenre, pour qui le milieu carcéral n’est pas du tout adapté. »
Le cas particulier de Louna, 25 ans, qui utilise un prénom d’emprunt pour préserver son anonymat, illustre à la fois l’extrême tension autour du chantier de l’A69 – dont l’autorisation environnementale fait encore l’objet d’un recours devant le tribunal administratif – et la situation complexe des personnes transgenres incarcérées. Dans la nuit du 4 au 5 mai 2024, un engin de chantier avait été incendié non loin du tracé de l’A69, un projet de 53 kilomètres de long contesté depuis de nombreuses années par plusieurs collectifs. Mi-octobre, après plusieurs mois d’enquête, quatre personnes sont arrêtées : Louna et trois autres activistes, qui l’auraient notamment accompagnée à l’hôpital le soir des faits. Seule Louna est mise en examen pour, notamment, « destruction du bien d’autrui par moyen dangereux » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit passible de dix ans d’emprisonnement », selon le parquet de Toulouse.
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