Qui est le journaliste israélien Yuval Abraham, qui a plaidé pour un cessez-le-feu à Gaza

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Yuval Abraham, le 17 février à Berlin.

Un réalisateur engagé

Fin février, le Festival international du film de Berlin remettait le prix du meilleur documentaire à No Other Land. Coréalisée par deux Israéliens, le journaliste Yuval Abraham et la directrice de la photographie Rachel Szor, et deux Palestiniens, le reporter Basel Adra et le militant Hamdan Ballal, l’œuvre retrace la destruction des hameaux palestiniens de Masafer Yatta, près de Hébron, au sud de la Cisjordanie occupée, par des groupes de colons juifs. Tourné pendant cinq ans, le projet montre la résistance impossible face à l’occupation illégale et violente des territoires palestiniens par l’Etat hébreu. Sur scène, le 24 février, au moment de la remise du prix, Basel Adra a accusé Israël de « massacrer » la population palestinienne, tout en dénonçant les armes allemandes vendues à ­l’armée israélienne. Dans la foulée, plusieurs personnalités politiques ­allemandes se sont dites « choquées » par ces propos.

Un metteur en scène menacé

Pendant la même cérémonie, Yuval Abraham a souligné la situation « d’apartheid » entre lui et Basel Adra : « Je suis israélien, Basel est palestinien. Et dans deux jours, nous allons revenir sur une terre où nous ne sommes pas égaux. » Malgré les applaudissements nourris de la salle, son discours en faveur d’un cessez-le-feu déclenche un tollé sur les réseaux sociaux et dans la presse israélienne. Sa prise de parole est jugée « antisémite » par les commentateurs en Israël et même par quelques élus allemands. Dans les jours qui suivent, outre de nombreuses menaces de mort reçues en ligne, une foule se presse devant la maison de sa famille en espérant le confronter. En route pour Israël, le réalisateur est contraint d’interrompre son voyage pour des raisons de sécurité. Il déplore une « utilisation dangereuse » de la notion d’antisémitisme.

Un activiste anti-occupation

Né dans une famille de classe moyenne de Jérusalem au milieu des années 1990, Yuval Abraham apprend l’arabe en partie grâce à l’un de ses grands-pères, originaire du Yémen. Une de ses grands-mères est née dans un camp de concentration italien en Libye et une partie de sa famille a été tuée pendant l’Holocauste. Grâce à sa maîtrise de la langue, qu’il enseigne en Israël en parallèle de ses premiers reportages dans des médias de gauche, comme le magazine israélien +972, le jeune homme participe à des actions pour empêcher les colons israéliens de détruire des maisons palestiniennes, en territoires occupés, en s’installant sur place dans des familles de Cisjordanie.

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