Un général pas muet
Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a provoqué un électrochoc en déclarant lors du congrès des maires de France, le 18 novembre, que notre pays devait être prêt à « accepter de perdre ses enfants », face à la menace constituée par la Russie. « Ce qu’il nous manque (…) c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est », a-t-il estimé. De Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), qui a exprimé son « désaccord total », au député Sébastien Chenu (Rassemblement national), qui a dénoncé « une faute », le propos du militaire a nourri une intense polémique. « Dans des temps républicains il est vrai fort anciens, on surnommait les armées “la Grande Muette” », a griffé, sur X, l’ancien diplomate Gérard Araud, pour qui ce genre de déclarations devrait être réservé au pouvoir politique – en l’occurrence le président de la République, chef des armées.
Un lanceur d’alerte
Les déclarations de Fabien Mandon viennent parasiter l’annonce du gouvernement, qui souhaite un retour du service militaire sur la base du volontariat. « Il faut vraiment supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu’on va envoyer nos jeunes en Ukraine. Ce n’est pas du tout le sens de cette affaire », a dû préciser Emmanuel Macron sur RTL, le 25 novembre. Le chef d’état-major des armées s’était lui-même rendu à la télévision pour tenter de limiter la casse. « Je mesure à quel point certains ont pu être inquiétés », a assuré Fabien Mandon sur France 5, affirmant que le but de son intervention était « d’alerter et de se préparer » au moment où « le contexte se dégrade rapidement ». Il a reçu le soutien de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), qui a dénoncé sur X « le déchaînement des autruches » refusant de voir les périls à venir.
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