Quelle est la contribution réelle des entreprises du CAC 40 à l’économie française ?

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« Ma grande entreprise ne connaît pas la crise », aurait pu chanter Alain Bashung (1947-2009), pour accompagner la saison de présentations des résultats annuels 2024 qui vient de s’achever. Elle a confirmé le contraste saisissant entre, d’un côté, la performance des sociétés du CAC 40, et, de l’autre, des économies française et européenne en berne, des tensions géopolitiques sur plusieurs fronts et la menace d’un président américain résolu à mettre fin à trois décennies de libre-échange. Regarder du côté de la Bourse est le meilleur moyen de retrouver de l’optimisme. Le club des 40 champions nationaux, dont les membres changent de temps en temps au gré de leurs performances, s’est une nouvelle fois illustré par des profits record, une vraie capacité à naviguer dans une conjoncture économique complexe et à planter le drapeau tricolore partout sur la planète. Les investisseurs internationaux ne doutent pas du potentiel de l’indice parisien, comme sa performance en témoigne : + 64 % en dix ans, + 10 % depuis le 1er janvier.

En 2024, le chiffre d’affaires cumulé des entreprises qui le composent s’est élevé à 1 600 milliards d’euros. C’est près de 50 % de plus que la moyenne des années 2010. Selon le cabinet d’audit EY, la rentabilité du CAC 40 devrait poursuivre sa trajectoire. Sa marge opérationnelle courante est déjà passée de 9,3 % en moyenne entre 2015 et 2019, à 13,1 % en 2023. Très loin du niveau de croissance de l’économie française, qui plafonnait alors à 0,9 %.

Cette déconnexion soulève une question : quelle est la contribution réelle du CAC 40 à l’économie française ? « Son succès fait incontestablement du bien au moral, mais on peut s’interroger sur son pouvoir d’entraînement ou, au contraire, de déstabilisation », soulève l’économiste Olivier Passet.

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