quel avenir pour les nouveaux fonds en euros ?

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Il y a un peu plus d’un an, le groupe Corum L’Epargne créait la surprise en annonçant le lancement de Corum EuroLife, un nouveau fonds en euros sans frais sur versements ayant pour ambition de battre le Livret A. Quelques mois plus tard cet objectif était atteint avec un rendement annualisé net de frais de gestion de 4,45 % (soit 3,68 % après les prélèvements sociaux).

« Partant d’une feuille blanche, nous avions toute latitude pour constituer un portefeuille profitant de l’environnement de taux d’intérêt élevés », explique Amandine Lezy, directrice générale de Corum Life. Qu’en sera-t-il demain ? Lourd désormais de 30 millions d’euros, dont « 60 % placés en obligations “investment grade”, émises par les Etats et les grandes entreprises les plus solides, notre fonds en euros devrait offrir en 2024 un rendement toujours au-dessus de la moyenne du secteur, sans forcément égaler la performance de sa première année », anticipe Mme Lezy.

Le desserrement monétaire pourrait en effet progressivement atténuer l’attrait de ces supports qui concentrent leur stratégie d’investissement sur des titres obligataires « corporate » (des dettes privées).

Faibles réserves

« Nous pensons maintenir notre rendement en 2024, mais pour 2025 et 2026, son niveau dépendra de la répercussion sur les taux longs de la baisse prévisible des taux courts », confirme Jérôme de Villèle, directeur général d’Ampli Mutuelle, premier acteur du marché à s’être positionné sur le créneau du renouveau des fonds en euros en lançant, en février 2023, le monosupport Ampli Assurance-Vie (3,75 % de rendement annuel en 2023).

« Il est difficile de se projeter sur un horizon trop lointain », admet également Gilles Belloir, directeur général de Placement-direct.fr. Ce courtier promeut depuis novembre 2023, en partenariat avec Swiss Life Assurance et Patrimoine, le support Euro + (4,10 % de rendement l’an dernier), dont l’actif comportait, fin juin, 97,6 % d’obligations notées en moyenne BBB-, génératrices d’un coupon de 4,6 % (contre 5,1 % fin décembre 2023).

Disposant de très faibles provisions pour participations aux bénéfices, ces fonds pourraient en effet finir par pâtir d’un manque de réserves financières pour rester durablement compétitifs. « Notre fonds, comparé aux paquebots du marché, fait figure de petit voilier, il est plus sensible aux évolutions de taux d’intérêt mais aussi moins pénalisé par le poids d’obligations à faible rendement qui alourdissent ses cales », rappelle toutefois Mme Lezy.



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