Le récapitulatif du week-end : armée de stars autour de Kamala Harris, dérapages pour Donald Trump
Alors que le rythme des meetings s’accélère, Kamala Harris a prononcé, samedi, à Detroit, pour l’ouverture du vote anticipé dans cette métropole de la région des Grands Lacs, un discours éclair de six minutes, appelant les électeurs à voter.
Accompagnée de la chanteuse Lizzo, elle a décrit un Donald Trump qui « passe tout son temps à parler de lui : il ne parle pas des travailleurs, il ne parle pas de vous ». Quelques instants plus tôt, la rappeuse Lizzo l’avait précédée sur scène, haranguant le public : « L’Amérique est-elle prête à avoir sa première femme présidente ? », a lancé la chanteuse née à Detroit. « Je n’ai qu’une chose à dire : il est vraiment temps ! », a-t-elle ajouté, en reprenant le titre de son célèbre tube About Damn Time.
Kamala Harris était dans la soirée à Atlanta, en Géorgie. Cette fois accompagnée d’Usher, chanteur de R’n’B, elle a encouragé les électeurs à voter de façon anticipée, une possibilité ouverte depuis mardi et qui a déjà permis à un million de personnes d’exprimer leur suffrage en quatre jours cet Etat pivot.
Elle a pilonné l’ex-président sur la question de l’accès à l’avortement. L’Etat fait partie de ceux qui ont largement restreint ce droit après que des juges de la Cour suprême, nommés par Donald Trump, l’ont révoqué au niveau fédéral. Elle a promis de rétablir ce droit partout aux Etats-Unis, s’adressant directement à la famille d’une de ces femmes, présente dans la salle.
Enfin, dimanche, elle a reçu dimanche le soutien de Stevie Wonder, immense vedette noire, qui lui a chanté Happy Birthday dans une église de la région d’Atlanta. Kamala Harris, qui est baptiste, s’est exprimée dans deux églises fréquentées par des fidèles afro-américains, insistant sur la « compassion », le « respect » et l’« amour » face à « ceux qui attisent les divisions, propagent la crainte et provoquent le chaos ». Après avoir longtemps retenu ses coups sur la question de l’âge de son adversaire, la vice-présidente en fait désormais un angle d’attaque privilégié. Elle a accusé samedi son adversaire « d’esquiver les débats et d’annuler les interviews pour cause d’épuisement ». Le républicain de 78 ans est selon elle « instable » et « inapte » à diriger à nouveau les Etats-Unis. Elle a ensuite mis le cap sur la Pennsylvanie.
Donald Trump a fait campagne dans cet autre swing state. Dimanche, il s’est mis en scène dans un fast-food McDonald’s, jouant le rôle d’un employé à la friteuse, une opération visant à dénoncer selon lui un mensonge de Kamala Harris. Celle-ci assure avoir eu un job d’été chez McDonald’s, en 1983, quand elle était étudiante en Californie. Donald Trump affirme que c’est un mensonge, par pur opportunisme électoral. Le petit boulot au fast-food est en effet une réalité à laquelle peuvent s’identifier des millions d’Américains. L’équipe de campagne du républicain n’a apporté aucune preuve de la thèse du mensonge. Et celle de la démocrate n’a montré aucun élément matériel accréditant ce job d’étudiante.
Il a longuement parlé d’un champion de golf né à Latrobe, où avait lieu le meeting, avant de prononcer un discours d’une heure et demie, mâtiné d’une référence scabreuse à la taille du sexe d’Arnold Palmer, légende du golf, et d’insultes contre son adversaire. « Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d’ici », a-t-il dit, encourageant ses électeurs exprimer ce mécontentement dans les urnes. Il a aussi tenté de séduire la classe ouvrière en faisant monter sur scène des ouvriers de l’industrie sidérurgique portant des casques de chantier.
Il a été épaulé par Elon Musk. En plus de mettre sa puissance financière au service du républicain, le patron de Tesla et de SpaceX s’est lancé dans une tournée éclair de la Pennsylvanie pour rallier les électeurs. Il s’est adressé samedi aux habitants de Harrisburg, dans cet Etat particulièrement courtisé par les candidats au vu de son importance dans le collège électoral chargé de désigner le ou la future occupante de la Maison Blanche.