« Quatre-vingts ans après la fin de la seconde guerre mondiale, deux Europe se font face, au centre d’un chaos dominé par d’autres »

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Une commémoration aux allures de requiem : l’Europe et la Russie célèbrent le 80e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale tout en consacrant la fin de l’ordre international qui en est issu. Deux parties d’un continent séparées par un pays en guerre, l’Ukraine, que l’agression russe a renvoyée à son destin séculaire de terre de sang. Deux Europe au centre d’un chaos mondial dominé par d’autres géants.

A l’ouest du continent, des démocraties de plus en plus minoritaires tentent d’organiser la résistance au chaos. Cette semaine se veut celle de la relance de l’indispensable tandem franco-allemand, enrichi d’un troisième partenaire, la Pologne. Parfaitement orchestré, le calendrier illustre la volonté d’insuffler une nouvelle dynamique à l’Europe au moment où elle affronte les vents contraires de Vladimir Poutine et de Donald Trump : un nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a été intronisé, mardi 6 mai. Il rendait visite, dès le lendemain, à son partenaire privilégié, la France, puis, le même jour, à un autre grand voisin, la Pologne, le pays qui monte.

Jeudi 8 mai est le jour des cérémonies nationales. Vendredi 9 mai, jour anniversaire de la déclaration Schuman, fondatrice du projet européen, le président Emmanuel Macron et le premier ministre polonais, Donald Tusk, se retrouvent à Nancy pour signer un de ces traités bilatéraux que la France réserve à ses partenaires les plus proches – Allemagne, Italie, Espagne et maintenant la Pologne. Et, si tout va bien, ce petit monde se retrouve solidairement samedi 10 mai à Kiev, rejoint par Keir Starmer, premier ministre d’un royaume qui n’a jamais eu d’yeux si doux pour l’Union européenne que depuis qu’il l’a quittée.

Ombre encombrante de l’allié de 1945

La démocratie est brouillonne, et ses aléas sont parfois embarrassants. Mardi, le chancelier allemand si attendu a raté son premier tour de piste et a dû s’y prendre à deux fois pour être adoubé par le Bundestag. Autre ombre au tableau, dimanche, les électeurs roumains ont accordé 40 % de leurs suffrages au premier tour de l’élection présidentielle à un candidat d’extrême droite. Et l’aura de Keir Starmer est ternie par la performance électorale locale d’un autre parti d’extrême droite, Reform UK, mené par Nigel Farage.

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