quatre morts, des centaines de blessés et sinistrés, et un procès requis contre la Mairie de Paris

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Stigmates des travaux après l’explosion due à une fuite de gaz qui avait causé la mort de quatre personnes dont deux sapeurs-pompiers, le samedi 12 janvier 2019 rue de Trévise, à Paris, ici le 18 octobre 2024.

Sur une vidéo amateur filmée ce matin-là avec un smartphone, on entend la sirène lancinante du camion de pompiers, des cris, des sanglots et des gémissements. On voit, dans un brouillard de fumée, la rue de Trévise, dans le 9e arrondissement de Paris, dévastée, un immeuble éventré encore en proie aux flammes, des voitures brûlées, défoncées, retournées ou échouées en travers de la rue. On aperçoit un homme le visage ensanglanté, un autre blessé à genoux, une silhouette allongée au milieu des gravats. Des touristes s’extirpent par une porte à demi bloquée et par les fenêtres brisées de leur hôtel, en culotte ou en pyjama, et atterrissent en panique, pieds nus, sur les décombres et les éclats de verre du trottoir. « C’est une bombe ? », demande l’une d’elles.

Le 12 janvier 2019, à 8 h 40 du matin, des habitants de l’immeuble du numéro 6 de la rue de Trévise, alertés par une forte odeur de gaz, ont appelé les pompiers. Les détecteurs de ces derniers signalent une concentration élevée de méthane dans l’air. L’explosion se produit alors que l’un d’eux est en train de manœuvrer pour couper le gaz sur le trottoir, devant l’entrée de l’immeuble. L’intensité de la déflagration est telle qu’elle provoque « une onde de surpression violente soufflant tout le rez-de-chaussée du bâtiment et faisant tomber les façades vitrées et les planchers de l’immeuble et des bâtiments voisins », note le réquisitoire du parquet de Paris, consulté par Le Monde.

Un employé de maintenance de l’Ibis et du Mercure, qui font face au numéro 6, voit alors une boule de feu se diriger vers les hôtels. Une autre employée décrit « une énorme flamme bleue » progressant vers elle. Lui est projeté contre un mur intérieur de l’hôtel et subit une éventration avec plaie béante au milieu de l’abdomen. Elle constate que sa jambe est déchiquetée au niveau du mollet.

« Une scène de guerre »

L’explosion tue deux pompiers, une jeune femme qui habitait au premier étage du numéro 6 et une touriste qui se trouvait près de la fenêtre de l’hôtel Mercure. Un autre habitant de l’immeuble, âgé et légèrement blessé, perd la vie quelques semaines plus tard. De très nombreuses personnes sont blessées, certaines gravement, ou durablement traumatisées. Citées dans le réquisitoire, de nombreuses victimes évoquent « une scène de guerre ». « Toutes les couleurs de la ville avaient disparu sous une couche de poussière », déclare la directrice adjointe des hôtels, arrivée après l’explosion.

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