

Le tribunal d’Amsterdam a condamné, mercredi 19 mars, quatre hommes pour leur rôle dans les violences commises contre des supporteurs de football israéliens en novembre, lors d’attaques qui avaient été qualifiées d’antisémites par de nombreux gouvernements occidentaux. Ces condamnations font suite à cinq autres condamnations prononcées en décembre pour des actes de violence contre des supporteurs du Maccabi Tel-Aviv.
Les images de ces violences, qui ont valu à cinq supporteurs d’être brièvement hospitalisés, avaient alors fait le tour du monde, suscitant la réaction furieuse d’Israël. Agés de 22 à 32 ans, les suspects qui ont comparu mardi ont été reconnus coupables d’une série de crimes allant de l’« incitation à la violence » aux « insultes envers les juifs ».
Cenk. D., 27 ans, a été condamné à trois mois de prison, la peine la plus lourde, pour avoir partagé la localisation de supporteurs du Maccabi après le match de Ligue Europa entre le club israélien et l’Ajax Amsterdam. Il a également été condamné pour avoir insulté des juifs, par des commentaires dénigrant sur la Shoah et en affichant des slogans comme « Un juif mort vaut mieux qu’un juif vivant », ont déclaré les juges. « L’apologie et la banalisation de la Shoah provoquent non seulement des souffrances personnelles chez les juifs, mais peuvent également contribuer à des sentiments d’insécurité et de malaise dans la société », ont-ils ajouté.
Mounir M., 32 ans, a été condamné à six semaines de prison pour avoir été l’un des administrateurs du groupe de discussion en ligne, tandis que Kamal I., 22 ans, a été condamné à un mois de prison pour avoir communiqué l’emplacement de supporteurs du Maccabi dans la capitale néerlandaise. Le tribunal a également condamné Mohammed B., 26 ans, à trente jours de prison pour avoir poursuivi un supporteur du Maccabi et lui avoir donné « un coup de ceinture ».
Les tensions étaient vives avant le match de football. Le tribunal a noté que la violence avait été influencée par la guerre dans la bande de Gaza et que les attaques faisaient suite à deux jours d’échauffourées au cours desquelles des supporteurs du Maccabi avaient entonné des chants anti-arabes, vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien. « Tous ces éléments semblent avoir contribué à l’escalade sans précédent de la situation », ont déclaré les juges, soulignant toutefois que « ce contexte ne justifie pas l’appel à la violence physique contre des supporteurs israéliens ».