
Ombeline n’a jamais trop compris ce qui avait pu faire la différence. Pourquoi, elle, avec son 13 de moyenne générale en licence, avait décroché une place dans le master de psycho de Paris-VIII, tandis que d’autres, avec de meilleures notes, avaient été recalés. Son projet de mémoire avait-il particulièrement convaincu ? Quoi qu’il en soit, en juillet 2024, Ombeline (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) est sortie diplômée du master de psychologie du développement.
« Je savais que la sélection à l’entrée en master était particulièrement rude, et que les places sont chères, mais je pensais que le plus dur était derrière moi », explique la jeune femme de 23 ans, qui a déchanté quand elle a commencé à chercher du travail à Paris. Non pas que les offres d’emploi manquaient, mais impossible de trouver un poste à temps plein.
« La plupart des annonces proposent des temps partiels, parfois même des contrats de cinq ou six heures par semaine. Il faudrait que je réussisse à jongler entre plein d’emplois différents, mais je ne vois pas comment gagner suffisamment pour vivre, explique Ombeline, qui est revenue habiter quelque temps chez sa mère, en Bretagne. On dit souvent qu’on manque de psychologues en France, surtout dans le secteur de l’enfance, alors j’avoue que je ne m’y attendais pas. »
Contrats courts et temps partiels
Entre 4 000 et 4 500 psychologues – titulaires d’un master en psychologie (bac + 5) – arrivent chaque année sur le marché du travail. Pour ces jeunes diplômés, les débouchés sont nombreux : dans la fonction publique, en entreprise, dans les associations… ; auprès d’enfants en difficulté, de malades du cancer, de victimes de violences… « La psycho a longtemps eu mauvaise réputation en matière d’insertion professionnelle, ce qui n’est pas vraiment fondé », confirme Benoît Schneider, président honoraire de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP).
Il vous reste 81.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.