prêt à « un bras de fer », Bruno Retailleau veut un accord global entre Londres et l’UE

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Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, à la sortie d’une réunion de cabinet à l’Elysée, à Paris, le 27 novembre 2024.

Il s’est dit prêt à un « bras de fer » avec Londres au sujet de l’immigration. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, en déplacement vendredi 29 novembre sur le littoral français, où plus de 70 migrants ont péri en 2024 en tentant de traverser la Manche, souhaite un accord entre Londres et l’Union européenne (UE). « Il faut une nouvelle relation avec les Britanniques. Le Brexit a changé la donne. Seule la conclusion d’un accord global entre le Royaume-Uni et l’UE peut réellement faire évoluer la situation », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à La Voix du Nord publié vendredi.

« Si je dois engager un bras de fer, je le ferai, a averti le ministre. La France ne peut assumer seule la question. Le Royaume-Uni doit prendre toute sa part, nos partenaires européens aussi. Il n’est pas question d’acheter notre silence avec des livres anglaises. Je veux que les dommages causés, les efforts que nous faisons, puissent être pris en compte à leur juste mesure. » « Il faudra à terme une voie légale [d’immigration] vers la Grande-Bretagne et une voie de réadmission pas seulement en France mais aussi vers les pays frontaliers », a ajouté M. Retailleau.

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« Emboliser le trafic transmanche »

Mais pas question pour lui de remettre en cause les accords du Touquet entre Londres et Paris, qui depuis 2004 fixent les contrôles des personnes sur le sol français en partance vers le Royaume-Uni : rompre avec ces accords « serait le meilleur moyen de reconstituer la jungle [de Calais] et d’emboliser le trafic transmanche », a-t-il estimé.

Au moins 72 personnes sont mortes depuis le début de l’année en tentant de rallier l’Angleterre par la mer à partir du littoral français, selon un décompte de la préfecture du Pas-de-Calais, ce qui fait déjà de 2024 l’année la plus meurtrière depuis l’apparition du phénomène des « small boats » dans la Manche, en 2018.

S’il dit ne pas pouvoir se « satisfaire de voir les morts s’ajouter aux morts », M. Retailleau exclut en même temps d’améliorer les conditions d’accueil des migrants sur le littoral, pour éviter d’augmenter encore « les trafics et l’appel d’air ». « Seule la fermeté peut régler les choses. La vraie générosité, c’est d’empêcher les gens de se noyer », a-t-il lancé.

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Le Monde avec AFP

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