pourquoi le vote par correspondance pourrait retarder l’annonce du résultat

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Des employés fédéraux dans un centre de dépouillement des bulletins de vote, pour la présidentielle américaine, à Philadelphie (Pennsylvanie), le 25 octobre 2024.

Alors que la campagne présidentielle de novembre 2024 apparaît comme l’une des plus serrées de l’histoire contemporaine des Etats-Unis, son issue pourrait n’être connue que tardivement. Comme en 2020, où la victoire de Joe Biden a été annoncée trois jours et demi après la fermeture des bureaux de vote, l’identité du futur locataire de la Maison Blanche a peu de chances d’être connue dans la nuit du 5 au 6 novembre. Un retard qui s’expliquerait notamment par l’importance du vote par correspondance, dont le dépouillement est traditionnellement plus lent que celui des bulletins classiques.

Le vote par correspondance devrait se maintenir à un niveau élevé

Lors des deux dernières élections nationales (2020 et 2022), le vote par correspondance a pris une place prépondérante dans l’électorat américain, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. Lors de la présidentielle de 2020, 65,64 millions de bulletins de vote ont été envoyés par voie postale, soit pratiquement le double de 2016 (33,5 millions).

Les risques sanitaires étant désormais nettement plus faibles, il est attendu que le nombre de votes par correspondance baisse cette année, comme observé en 2022 lors des élections de mi-mandat. Mais il devrait rester élevé dans plusieurs Etats dans lesquels la pratique est courante depuis de nombreuses années.

Pennsylvanie et Wisconsin : un long dépouillement et un risque de « mirage rouge »

La Pennsylvanie et le Wisconsin sont deux des sept Etats indécis, qui détermineront l’issue du scrutin présidentiel. Ils sont aussi ceux dont les résultats définitifs devraient être les plus longs à annoncer. Dans ces deux Etats, le code électoral impose de démarrer le dépouillement des votes par correspondance à l’ouverture des bureaux de vote, soit à 7 heures le mardi matin (heure locale).

En 2020, en Pennsylvanie, la plupart des médias nationaux avaient attendu trois jours et demi avant de pouvoir attribuer avec certitude les dix-neuf grands électeurs de l’Etat à Joe Biden et la victoire du démocrate au niveau national. Dans cet Etat, la part des votes par correspondance, très marginale en 2016 (4 %), a été multipliée par dix quatre ans plus tard (39 %).

Si le rapport entre électeurs démocrates et républicains parmi les votants par correspondance devrait être un peu plus équilibré qu’il ne l’était en 2020 et en 2022, la Pennsylvanie a de grandes chances de voir arriver ce qu’on appelle le « mirage rouge ». Ce phénomène arrive lorsque la première moitié du dépouillement donne les républicains devant, avant que les résultats définitifs ne consacrent une victoire des démocrates.

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