pourquoi le PER doit encore convaincre

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Sur le papier, le plan d’épargne-retraite (PER) est un franc succès. Porté sur les fonts baptismaux en 2019 par l’ancien locataire de Bercy Bruno Le Maire, qui avait pour ambition d’en faire le « produit phare de l’épargne-retraite », le PER avait pour objectif premier de franchir la barre des 3 millions de détenteurs et des 50 milliards d’euros d’en-cours à l’horizon 2022.

Or, « dès la fin de 2021, ces deux seuils étaient dépassés et, depuis, le PER n’a eu de cesse de démontrer sa force d’attraction, comme en témoignent les chiffres de la direction générale du Trésor, qui faisait état, fin mars 2024, de 10,4 millions de titulaires pour un en-cours de 108,8 milliards d’euros », résume Philippe Crevel, directeur général du groupe de réflexion Le Cercle de l’épargne.

La fédération France Assureurs confirme cette dynamique. « En septembre, les cotisations sur les PER assurantiels ont bondi de 20 % par rapport au même mois de l’année précédente et, sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte nette atteignait 5,22 milliards d’euros. » Concentrant plus de 80 % du marché, les PER assurantiels, qui recouvrent à la fois la quasi-totalité des PER individuels, ouverts par l’épargnant dans un réseau bancaire ou d’assurances, et une fraction des PER collectifs, souscrits par l’entreprise pour le compte de ses salariés, cumulaient ainsi, fin septembre, 87,1 milliards d’euros pour le compte de 6,5 millions de souscripteurs.

« Effet coucou »

Si impressionnants soient-ils, ces chiffres appellent toutefois quelques précisions. La première tient à ce que l’on pourrait qualifier d’« effet coucou ». Destiné à homogénéiser l’offre d’épargne-retraite, le PER s’est, en effet, à l’instar de cet oiseau, logé dans le « nid » d’autres dispositifs créés de longue date – les contrats Madelin, les plans d’épargne-retraite populaires (PERP), le régime Préfon pour les fonctionnaires, les plans d’épargne-retraite collectifs (Perco), alimentés par des primes de participation, d’intéressement, etc., ou encore les contrats dits « article 83 », mis en place dans les entreprises au profit de catégories ciblées de salariés.

Tous ces plans réservés à la constitution d’une retraite supplémentaire par capitalisation sont aujourd’hui fermés à la commercialisation et nombre d’entre eux ont basculé dans la nouvelle enveloppe retraite créée par la loi Pacte. Résultat, hors transferts, les en-cours du PER comptabilisés fin mars chutent de 108,8 à 37,8 milliards d’euros…

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