Le déplacement d’Olaf Scholz en Chine, du dimanche 14 avril au mardi 16 avril, ressemblait beaucoup aux visites d’Etat qui caractérisaient la période de la grande coopération économique. Un signe que le chancelier allemand ne la considère pas terminée, dans un contexte où l’Europe est désormais inquiète tant de l’ampleur des exportations chinoises que de la proximité entre Pékin et Moscou.
Avec deux journées consacrées à l’économie et au dialogue sur des sujets peu controversés avec des étudiants et une seule journée destinée à aborder les enjeux politiques, plus difficiles, le programme de sa visite reflétait cette stratégie allemande davantage ouverte aux échanges avec la Chine que ne le sont l’actuelle Commission européenne ou l’allié américain.
Le chef du gouvernement allemand avait atterri dimanche à Chongqing, verticale métropole des rives du Yangzi, où il a visité une usine de moteurs à hydrogène Bosch puis découvert l’impressionnante mégapole, accompagné de jeunes architectes, avant une excursion sur le fleuve. Le lendemain, à Shanghaï, ville la plus peuplée et la plus internationale du pays, il s’est rendu dans une usine de polymères du groupe allemand Covestro, avant d’être reçu à l’université Tongji. C’est là qu’il a présenté son approche sur la Chine. Le chancelier social-démocrate a évoqué les difficultés pour les entreprises occidentales d’accéder au marché chinois. « Une chose est claire, la compétition doit être juste », a-t-il dit. Mais il a aussi semblé relativiser le risque chinois pour les industries européennes, faisant référence à la peur des automobiles nippones dans les années 1980. « Il y avait une grande agitation dans les journaux : maintenant les voitures japonaises arrivent et vont nous laminer », a-t-il remarqué, ajoutant que les affaires avec la Chine garantissent de nombreux emplois en Allemagne.
L’échange sur le problème des surcapacités industrielles chinoises tourne de toute façon au dialogue de sourds. Evoqué avec le secrétaire du Parti communiste de la ville de Chongqing, il a été écarté comme une fake news par la partie chinoise, selon l’agence Bloomberg.
« Une paix juste en Ukraine »
Le chancelier allemand a évoqué la question de Taïwan, prévenant que « les frontières ne doivent pas être modifiées par la force ». Mais son approche sur les droits de l’homme est on ne peut plus discrète. Il a plaidé auprès des étudiants pour davantage d’échanges et pour une « conversation libre, ouverte ». « La meilleure chose, évidemment, est de pouvoir exprimer ses opinions librement », a fait valoir le dirigeant allemand. Une rare référence à la fermeture du régime au cours de sa visite dans un pays où les droits sont vertement bafoués.
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