Le Front de libération nationale corse (FLNC) vient de renouer avec le folklore des conférences de presse clandestines ce vendredi 26 janvier. La mouvance s’est bornée à confirmer sa revendication de la nuit bleue survenue du 8 au 9 octobre 2023, où 45 attentats avaient visé principalement des résidences secondaires et a assumé une seule nouvelle autre exaction contre une maison située à Piana (Corse-du-Sud).
Un homme au visage masqué et à la voix déformée, entouré d’une dizaine de militants armés et cagoulés, a lu un communiqué de trois pages contestant le processus politique en cours entre le gouvernement et l’Assemblée de Corse en vue de l’autonomie qui est selon lui, « incapable de préserver le peuple corse ».
Cette critique intervient alors que le premier ministre, Gabriel Attal, a redit à l’Assemblée Nationale la « poursuite » du processus, et que Gérald Darmanin est attendu dans l’île début février.
Comme à l’accoutumée, le FLNC vise la majorité autonomiste du président de l’exécutif Gilles Simeoni, qui se prononce invariablement « en faveur de la paix » mais aussi son « alliance » avec la droite insulaire dans la construction d’une feuille de route transpartisane en vue de l’autonomie.
Exégèse du discours d’Emmanuel Macron
Le groupe clandestin s’est aussi livré à l’exégèse du discours d’Emmanuel Macron à Ajaccio, le 28 septembre 2023, où était évoqué, non pas le peuple corse, mais une « communauté insulaire, linguistique, historique et culturelle ». Le président de la République n’avait pas fait droit à la revendication nationaliste de créer un « statut de résident corse » pour accéder à la propriété, une notion inconstitutionnelle, mais s’était prononcé en vue d’un statut de résidence tout en posant les jalons d’une « autonomie à la Corse », au sein de la République.
« La venue du président de la République (…) a fini de dissiper les doutes que certains pouvaient avoir. Il n’y a pas de peuple corse, mais une communauté insulaire, donc pas de reconnaissance du peuple corse prévue. Il n’y a pas de statut de résident, mais un statut de résidence car tous les citoyens français ont les mêmes droits sur le territoire français. Et ces deux simples points permettent de comprendre que l’autonomie évoquée ne sera absolument pas en mesure de préserver le peuple corse dans sa survie », indique le FLNC, qui redit une nouvelle fois ne pas « avoir de destin commun avec la France » et annonce qu’il pourrait saisir des « instances internationales » pour faire « valoir les droits » du « peuple corse ».
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