plus de deux cents militaires retenus par des partisans de l’ancien président Evo Morales, selon les autorités

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Des troupes de la police militaire, à Parotani (Bolivie), le 1ᵉʳ novembre 2024.

Les partisans de l’ancien président bolivien Evo Morales retiennent au moins deux cents militaires en otage, après l’assaut de trois casernes dans le cadre des manifestations antigouvernementales qui ont débuté dans le pays il y a une vingtaine de jours, selon les autorités.

Vendredi 1ᵉʳ novembre, « trois unités ont été attaquées par des groupes irréguliers dans la zone de Chapare, dans le département de Cochabamba, qui ont pris en otage plus de deux cents militaires », a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué destiné à la communauté internationale. Ils se sont également « emparés d’armes de guerre et de munitions », a-t-il ajouté.

Dans la même région, le gouvernement a envoyé l’armée pour aider la police à dégager les routes bloquées par les partisans de M. Morales, qui dénoncent une « persécution politique » de leur leader, dont l’ambition est de revenir au pouvoir.

Dans un premier temps, les autorités avaient fait état de l’occupation de la caserne d’un régiment par des manifestants, vendredi à Cochabamba. Une source au ministère de la défense avait alors fait état auprès de l’Agence France-Presse (AFP) d’une « vingtaine » de militaires retenus.

Dans une vidéo diffusée par la presse locale et confirmée par cette source, on voyait seize soldats entourés de paysans brandissant des bâtons pointus. « Le régiment du cacique Maraza a été pris par des groupes du Tipnis, ils nous ont coupé l’eau et l’électricité, ils nous ont pris en otage », dit un militaire dans ce document. Les Tipnis sont connus comme étant les territoires indigènes du Chapare, où Evo Morales, ancien cultivateur de coca et premier indigène à avoir gouverné la Bolivie (2006-2019), a sa plus solide base politique.

Une grève de la faim pour Evo Morales

L’ancien président a annoncé, vendredi, commencer une grève de la faim pour exiger un dialogue avec le gouvernement du président Luis Arce afin qu’il « installe (…) des comités de discussion » politique et économique. « Et pour que le dialogue soit viable, responsable, et qu’il donne des résultats, je demande la participation d’organismes internationaux de pays amis », a-t-il poursuivi. Evo Morales a assuré que sa grève de la faim continuerait « jusqu’à la libération de tous [ses] camarades » arrêtés par la police. Selon les autorités, soixante-six personnes ont été appréhendées, vendredi, en plus d’une cinquantaine d’autres depuis le début des troubles le 14 octobre.

Les partisans de l’ex-président bloquent depuis le début du mouvement une vingtaine de routes dans le centre de la Bolivie, soutenant leur leader empêché de se présenter à la présidentielle de 2025 par une décision de justice le disqualifiant. Evo Morales, 65 ans, fait l’objet d’une enquête pénale pour des accusations de viol sur une adolescente de 15 ans alors qu’il était à la tête du pays, ce qu’il nie.

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Les protestations se sont étendues et les manifestants exigent aussi la démission du président Luis Arce, qu’ils accusent d’être responsable des pénuries de carburant que subit la Bolivie, faute de devises pour en acheter.

Ancien allié de M. Morales, Luis Arce est arrivé au pouvoir en novembre 2020. Les deux hommes se disputent le contrôle de la gauche et l’investiture pour la prochaine élection présidentielle.

Le Monde avec AFP

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