percée spectaculaire de l’extrême droite dans un pays crucial pour l’aide à l’Ukraine

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Le chef du parti ultranationaliste Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR) George Simion, à Bucarest, le 1ᵉʳ décembre 2024.

Les élections législatives roumaines du 1er décembre ont été un véritable test de résistance pour une jeune démocratie située aux confins de l’Union européenne (UE). Avec un taux de participation de 52,50 %, contre seulement 31,84 % lors des précédentes législatives de 2020, les électeurs ont davantage répondu à l’appel des urnes. Mais la question centrale ne portait pas uniquement sur le renouvellement du Parlement. Elle posait une alternative cruciale : continuer à s’ancrer solidement à l’ouest et dans l’espace euroatlantique ou céder aux sirènes d’un rapprochement vers l’est et la Russie de Vladimir Poutine.

Ces élections législatives n’ont fait que renforcer cette polarisation de la société roumaine. Après le dépouillement dans 99 % des bureaux de vote, le Parti social-démocrate (PSD), principale formation de centre gauche, a maintenu sa position dominante avec 23 % des voix. Mais le véritable événement est la montée spectaculaire du parti ultranationaliste Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR), qui a raflé 18 % des suffrages. Avec un discours souverainiste et des thématiques épousant fortement les points de vue russes, l’AUR devient la deuxième force politique du pays.

Si l’on ajoute les voix des petites formations ralliées aux extrémistes, ce sont plus de 30 % des Roumains qui ont voté pour des partis antieuropéens ou prorusses. George Simion, leader charismatique de l’AUR, s’est félicité de ce résultat historique : « Le peuple roumain a voté pour les souverainistes que nous sommes, a-t-il déclaré après la fermeture des bureaux de vote. Notre rêve de balayer les sociaux-démocrates et les libéraux du gouvernement est accompli. »

Aucune majorité claire ne s’impose, même si une coalition pro-européenne associant le centre droit et la gauche semble l’hypothèse la plus probable. Ces élections se sont déroulées dans un climat tendu, marqué par les tensions liées à la guerre en Ukraine et une montée en flèche des discours populistes et antieuropéens. Elles se situent également dans une séquence électorale inédite, entre le premier tour de l’élection présidentielle du 24 novembre et le second tour prévu le 8 décembre. L’enjeu dépasse largement les frontières de la Roumanie, avec des implications directes pour la sécurité européenne.

Vives inquiétudes à Bruxelles

La surprise du premier tour de l’élection présidentielle a été la percée de Calin Georgescu, un candidat extrémiste prorusse qui a su capter l’attention d’un électorat désabusé. Cet ancien ingénieur de 62 ans, sans soutien politique, mais fort de sa popularité sur TikTok, a devancé des candidats issus des formations traditionnelles. Avec ses vidéos courtes et percutantes, il a su mobiliser un électorat jeune et souvent éloigné des urnes.

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