

Le jeu de mots était trop beau, et tout est donc parti de là. Après avoir créé, en 2017, son média Lesbien raisonnable (une newsletter et un site Internet qui tiennent la chronique de la vie culturelle lesbienne, augmentés depuis d’un compte Instagram suivi par plus de 38 000 abonnés), Lauriane Nicol, 34 ans, s’est lancée à corps perdu dans l’aventure du prix Gouincourt.
Il a prévu de récompenser, le 7 novembre (trois jours après le Goncourt), un « roman lesbien de littérature francophone », élu par un jury de dix artistes et professionnels du livre. Virginie Despentes (ancienne membre de l’académie Goncourt), Elisabeth Lebovici ou Anna Mouglalis y côtoient des personnalités moins renommées, qui ne vivent pas toutes à Paris et correspondent aux critères de « diversité d’âge, de handicap et d’origine ethnique » que se sont imposés Lauriane Nicol et le coorganisateur du prix, Alex Lachkar, chercheur spécialisé dans les littératures lesbiennes contemporaines.
S’il colle au calendrier de la rentrée littéraire d’automne, l’événement entend bousculer le train-train germanopratin. Ainsi, parce que certaines petites maisons d’édition indépendantes font le choix de ne pas faire paraître de livre en août et en septembre, la sélection (14 œuvres) a pris en compte les sorties de l’hiver et du printemps 2025. Pour les éditeurs qui n’ont pas les moyens d’envoyer dix exemplaires de leurs ouvrages aux membres du jury, Lauriane Nicol s’est chargée de les expédier à ses frais.
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