Paris propose « un régime transversal » de sanctions européennes

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Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, quitte le palais de l’Elysée, à Paris, le 18 novembre 2025 après une réunion sur le trafic de stupéfiants.

Le ministre des affaires étrangères français va présenter jeudi à Bruxelles une proposition pour mettre en place « un régime transversal » de sanctions contre les acteurs de criminalité organisée pour lutter en particulier contre le narcotrafic, a annoncé mardi 18 novembre le Quai d’Orsay. Jean-Noël Barrot, qui s’est rendu récemment en Amérique latine pour mobiliser le réseau diplomatique contre le trafic de drogue, va soumettre la proposition de la France lors du Conseil des affaires étrangères jeudi.

L’objectif est de cibler les acteurs de la criminalité organisée, individus et/ou entités qui sont actifs en dehors de l’Union européenne et qui sont impliqués dans des trafics à destination du territoire européen dont la France.

Au Quai d’Orsay, on souligne qu’il s’agit plus largement de « pouvoir sanctionner différents types de crime » : non seulement le narcotrafic, qui représente « une menace prioritaire pour la sécurité européenne », mais encore ses ramifications comme les trafics d’armes, d’êtres humains, de migrants ou même les crimes affectant l’environnement.

La France veut frapper les réseaux criminels « au portefeuille »

La proposition de la France prévoit le gel des avoirs en Europe, l’interdiction des transactions financières, et l’interdiction d’entrée sur le territoire de l’Union européenne. « Ce régime permettra donc de sanctionner les criminels ainsi que tous ceux qui contribuent à le soutenir », souligne le Quai. « Il frappera les organisations en haut de chaîne et au portefeuille, là où elles sont vulnérables. »

Au ministère, on précise en outre qu’il s’agit d’un régime de sanctions distinct des désignations américaines. Les Etats-Unis ont désigné une douzaine de cartels latino-américains comme terroristes. « Ce serait un régime de criminels organisé et non pas de terrorisme », souligne-t-on.

Jean-Noël Barrot s’est rendu en Colombie pour participer au quatrième sommet entre les 27 Etats membres de l’Union européenne et les 33 pays de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (Celac). Il était auparavant au Mexique dans le cadre de la visite d’Etat du président français, Emmanuel Macron, occasion de signer « un cadre de coopération douanière » contre le trafic.

La proposition intervient au moment où la France est en proie aux trafics de drogue notamment dans la ville de Marseille. Emmanuel Macron a organisé mardi une réunion d’urgence pour intensifier la mise en œuvre de la loi récente contre les trafics de drogue après plusieurs faits criminels dramatiques ces derniers jours.

Mardi, en Belgique, la police belge a par ailleurs arrêté huit suspects dans le milieu du narcotrafic, dans le cadre d’une enquête sur un projet d’attentat contre le procureur de Bruxelles, selon le parquet fédéral belge.

Le Monde avec AFP

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