« On a de plus en plus d’enfants qui nous sont confiés de plus en plus tôt »

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Des bébés sur les tapis déployés au sol, d’autres dans les bras des auxiliaires de puériculture et Franck, le musicien venu avec sa guitare pour un temps d’éveil musical, comme chaque mardi… Avec les mobiles suspendus au plafond, les jouets rangés dans les boîtes colorées et les portraits de chaque enfant accompagnés de leur prénom affichés au mur, on pourrait se croire dans n’importe quelle crèche. Mais les berceaux des dortoirs, ici, ne servent pas seulement pour les siestes ; le soir, les enfants ne rentrent pas chez eux.

Leur domicile, dans l’attente d’en trouver un autre, c’est cette maison au toit de tuiles et aux murs saumon. Nous voici, mardi 25 mars, à la pouponnière du foyer départemental de l’enfance du Gard, nichée dans un quartier paisible de Nîmes. Un lieu réservé à l’accueil d’urgence des enfants âgés de 3 jours à 3 ans confiés aux services départementaux de la protection de l’enfance, le temps de leur trouver un lieu de vie.

Ces dernières années, dans le Gard comme dans d’autres départements, les demandes de placements des tout-petits ont explosé. Comment l’expliquer ? Les professionnelles n’ont pas la réponse, simplement des hypothèses. « Il y a l’isolement des parents, la hausse de la précarité et peut-être moins de prévention », avance Christelle Faucitano, la directrice du foyer d’urgence. Et aussi, certainement, « un meilleur repérage ». Une chose est sûre : « On n’a jamais eu autant de parents avec des pathologies psychiatriques non stabilisées », observe cette professionnelle aguerrie.

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