nouveau face-à-face entre les enquêteurs venus arrêter le président Yoon Suk Yeol et sa garde rapprochée

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Des policiers près de la résidence du président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, à Séoul, mercredi 15 janvier 2025 (date locale).

Les enquêteurs venus arrêter mercredi 15 janvier (date locale) le président sud-coréen suspendu, Yoon Suk Yeol, pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, sont engagés dans un nouveau face-à-face contre sa garde rapprochée, qui bloque leur opération, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

Les agents du CIO, l’entité qui centralise les investigations sur M. Yoon, « sont dans une impasse face au service de sécurité présidentiel (PSS) après avoir montré leurs mandats », dont un ordre d’arrêt, a rapporté pour sa part l’agence de presse Yonhap. Le PSS a déjà fait échouer leur premier essai le 3 janvier.

M. Yoon, 64 ans, risque son mandat pour avoir instauré brièvement la loi martiale le 3 décembre, une mesure choc qu’il avait justifiée par sa volonté de protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et d’« éliminer les éléments hostiles à l’Etat ».

Au sein d’un Parlement cerné par des soldats, un nombre suffisant de députés avait rapidement contrecarré ses plans en votant un texte exigeant la levée de cet état d’exception. Mis sous pression par les élus, des milliers de manifestants prodémocratie et contraint par la Constitution, M. Yoon avait dû obtempérer.

Affrontement physique

Deux véhicules des enquêteurs étaient arrivés à son domicile avant l’aube mercredi, d’après Yonhap. Des directs télévisés ont montré des effectifs du CIO, accompagnés de la police, tenter d’entrer dans la résidence de M. Yoon mais être bloqués par des personnes non identifiées.

Les enquêteurs, qui ont prévenu qu’ils appréhenderaient toute personne faisant obstruction, sont engagés dans un « affrontement physique alors qu’ils essaient d’entrer par la force dans la résidence présidentielle », a affirmé Yonhap.

Des milliers de soutiens résolus de l’ancien procureur vedette sont massés devant chez lui pour le protéger, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Début de son procès

Le pays est plongé dans le chaos politique depuis le coup de force de M. Yoon, suspendu le 14 décembre après l’adoption par l’Assemblée nationale d’une motion de destitution contre lui.

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Les enquêteurs du CIO avaient tenté une première fois de l’appréhender le 3 janvier mais se sont heurtés au PSS, déterminé à ne pas les laisser faire, mettant un terme à leur opération après six heures de face-à-face tendu.

Des agents de protection de Yoon Suk Yeol renforçaient depuis plusieurs jours les défenses de son domicile par des barbelés et des barrages de bus bloquant l’entrée.

En cas d’arrestation, ce qui serait une première pour un chef de l’Etat sud-coréen en exercice, Yoon Suk Yeol peut être maintenu en garde à vue pendant quarante-huit heures en vertu du mandat actif. Les enquêteurs devront en demander un nouveau pour prolonger sa détention, le cas échéant.

L’équipe juridique de l’ex-magistrat star, retranché chez lui depuis plusieurs semaines, qualifie l’ordre de l’arrêter d’« invalide ». Son chef de cabinet, Chung Jin-suk, a dit mardi 14 janvier que son bureau était « prêt à envisager toutes les options d’enquêtes et de visites » à M. Yoon « dans un lieu tiers ».

Egalement mardi, la Cour constitutionnelle a lancé l’examen de la destitution du dirigeant conservateur, avec une première très courte audience en son absence. Ses avocats avaient fait part de sa volonté de venir s’expliquer, mais pas lors de cette séance inaugurale, invoquant des « inquiétudes » concernant la sécurité. Le procès continuera, même sans lui, et quatre autres sessions sont prévues les 16, 21 et 23 janvier, ainsi que le 4 février.

La Cour constitutionnelle a jusqu’à la mi-juin pour décider de l’avenir de Yoon Suk Yeol, toujours officiellement président de la République en attendant le verdict. La juridiction pourra soit le démettre définitivement, soit le rétablir dans ses fonctions.

Le Monde avec AFP

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