

Alors que l’Insee a publié, le 7 juillet, des chiffres inquiétants, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), rattaché à Matignon, a été chargé cet été par le premier ministre de l’époque, François Bayrou, de réfléchir à un objectif de réduction de la pauvreté à dix ans. Pourtant, avec le budget 2026, présenté mardi 14 octobre, « la pauvreté va mécaniquement s’aggraver de façon encore plus marquée », alerte le président de l’organe consultatif, le sociologue Nicolas Duvoux.
L’Insee a annoncé le 7 juillet que 650 000 personnes ont basculé dans la pauvreté en 2023, et que le taux de pauvreté a atteint 15,4 %, un niveau inédit en presque trente années de mesure. Ces chiffres vous ont-ils surpris ?
Nous n’avons pas été surpris par la tendance. En effet, la pauvreté monétaire progresse depuis les années 2000, alors qu’elle avait considérablement diminué en cinquante ans, grâce à la montée en puissance des régimes de retraite obligatoires. En revanche, nous ne nous attendions pas à une hausse aussi spectaculaire entre 2022 et 2023, pour atteindre près de 9,8 millions de personnes en situation de pauvreté. Autre surprise : le niveau élevé du taux de pauvreté en conditions de vie, qui mesure des privations matérielles et sociales, depuis 2022. Il ne s’agit donc pas d’une variation annuelle.
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