Mort du Britannique John Prescott, « caution de gauche » et ancien vice-premier ministre de Tony Blair

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 John Prescott, à Londres, en novembre 2012.

Le Labour britannique est en deuil : John Prescott, un de ses membres les plus respectés et le plus haut en couleur, est mort mercredi 20 novembre à 86 ans. Il avait été vice-premier ministre de Tony Blair pendant dix ans (1997-2007), était réputé pour son caractère grincheux mais apprécié pour son authenticité, sa fidélité au parti et le fait de n’avoir jamais renié ses racines très populaires. Loyal à Tony Blair, représentant de l’aile droite du parti, il était sa « caution de gauche », aidant l’ex-premier ministre à maintenir l’unité au sein de son parti et à gagner trois mandats d’affilée.

Né le 3 mai 1938 à Prestatyn, dans le nord du Pays de Galles, John Prescott était l’aîné des cinq enfants de Bert Prescott – un cheminot membre du Labour – et de Phyllis Prescott – une fille de mineur et domestique de profession. La famille déménagea à plusieurs reprises, dans le Yorkshire puis le Cheshire : élu de la circonscription de Kingston upon Hull East pendant quarante ans, John Prescott restera toujours fidèle à ces terres du nord de l’Angleterre, berceau de la première révolution industrielle, qui ne se sont toujours pas remises de la fermeture des mines et des filatures et restent les plus pauvres du Royaume-Uni.

L’adolescent rate son examen d’entrée au collège, quitte l’école à 15 ans et s’engage comme steward pour le croisiériste Cunard Line. De ce parcours scolaire avorté John Prescott gardera un profond complexe d’infériorité. Il reste huit ans en mer, à servir des passagers, dont le premier ministre conservateur Anthony Eden (1955-1957), sans évidemment se douter, à l’époque, qu’il aura lui aussi un jour son bureau au 10 Downing Street.

Engagé dans le syndicalisme

John Prescott se distingue cependant très vite, s’engageant dans le syndicalisme, menant de premières grèves, sans peur d’être « blacklisté » – ce qui lui vaudra d’être écarté des recrutements sur les navires. Le syndicalisme lui offre cependant une voie de sortie par le haut : au milieu des années 1960, grâce au National Union of Seamen, il décroche une bourse d’étude à Oxford où il étudie la politique et l’économie.

Il poursuivra ses études à l’université de Hull, dans le nord-ouest de l’Angleterre, où il se présentera avec succès à la députation en 1970, décrochant son premier mandat de député Labour. Commence alors une longue carrière de backbencher (un député sans portefeuille ministériel), John Prescott se distinguant avec constance comme l’un des élus les plus à gauche du parti travailliste.

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