Migrants, gangs, prison : l’accord Etats-Unis

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Carlos Uzcategui, l’un  des migrants vénézuéliens expulsés vers le Salvador par les États-Unis, est accueilli chez lui, à Lobatera, au Venezuela, le  23 juillet 2025.

« Quand nous sommes arrivés au Salvador, le directeur de la prison nous a dit : “Bienvenue en enfer, ici vous entrez vivants mais en sortirez morts” », raconte William (qui n’a pas souhaité donner son nom), joint par téléphone à Caracas.

Le jeune homme de 27 ans a fait partie du groupe des 238 Vénézuéliens expulsés des Etats-Unis le 16 mars vers le Salvador et son centre de confinement du terrorisme (Cecot), une prison qui sert de vitrine à la politique autoritaire du président salvadorien, Nayib Bukele. Après quatre mois dans ce qui s’est effectivement révélé être un enfer, il a été envoyé au Venezuela le 18 juillet.

William n’a pu retrouver un emploi au Venezuela, alors qu’il a eu une rupture des ligaments des genoux lors de son séjour au Cecot. « Dès qu’on a posé le pied au Salvador, on a été constamment frappés », raconte ce couturier qui avait poursuivi le « rêve américain » : « Je voulais travailler dur et revenir au Venezuela pour ouvrir une fabrique de pantalons» Comme lui, près de 8 millions de Vénézuéliens auraient quitté leur pays depuis 2014.

Il a donc traversé à pied l’Amérique centrale, en commençant par la jungle du Darien, entre la Colombie et le Panama, jusqu’au Mexique, pour atteindre la frontière nord-américaine le 21 janvier 2024 : « Je me suis rendu aux gardes-frontières américains, comme tous les migrants le faisaient à l’époque. Mais je n’ai rien vu des Etats-Unis, j’ai passé quatorze mois en prison avant d’être envoyé au Salvador. »

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