Marion Maréchal et Eric Zemmour, en difficulté face au RN, renforcent leur ligne anti-islam lors de leur premier meeting des européennes

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Le grand meeting de lancement de la campagne des élections européennes de Reconquête!, avec Eric Zemmour et Marion Maréchal, le 10 mars 2024 à Paris.

L’islamophobie était la valeur la mieux partagée, ce dimanche 10 mars au Palais des Sports de Paris : sur la scène, où Guillaume Peltier, Marion Maréchal et Eric Zemmour ont alerté sur l’imminence présumée d’une « Europe islamisée », et dans la salle, qui a largement sifflé des images de musulmans faisant la prière.

Lors d’un premier meeting censé relancer une campagne à la peine, le mouvement Reconquête ! a désigné deux ennemis : l’islam et Ursula Von der Leyen, candidate à sa réélection à la tête de la Commission européenne. Il ne fut, en revanche, ni question de la guerre aux portes de l’Europe entre l’Ukraine et la Russie, ni vraiment du programme de Marion Maréchal pour l’Union européenne.

Qu’en pensait au premier rang son allié Niccola Procaccini, à la tête de la délégation Frères d’Italie au Parlement européen et dont la cheffe, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, ne quitte plus d’une semelle la dirigeante allemande et pourrait soutenir sa réélection ?

Reconquête ! ne peut se payer le luxe de la cohérence ni de la nuance. Le parti d’Eric Zemmour, qui visait un score à deux chiffres, frôle, dans les sondages, la barre des 5 % nécessaires pour envoyer des élus aux Parlement européen. Il faut donc, selon eux, aller chercher les voix là où elles se trouvent : chez l’électorat le plus raciste et LGBTphobe, chez les partisans d’une « guerre de civilisation » et chez les Frexiteurs orphelins, qui ont été appelé par M. Zemmour et Mme Maréchal, à rejoindre le parti.

Ressusciter l’effervescence de la présidentielle

En revenant au Palais des Sports, où Eric Zemmour avait terminé sa campagne présidentielle et fêté le premier anniversaire de son parti, Reconquête ! espérait ressusciter l’effervescence de la campagne présidentielle. Si les jeunes militants ont quasiment disparu, aspirés par le phénomène Jordan Bardella, la base zemmouriste suffit encore à remplir les 4 800 sièges de la salle de la Porte de Versailles, faisant le match du nombre avec le Rassemblement national (RN) la semaine passée à Marseille. Et la candidate, sous les yeux de ses parents Yann Le Pen et Samuel Maréchal, s’est montrée plus à l’aise, sur la forme, que son rival la semaine précédente.

Sur le fond, Reconquête ! entend occuper pleinement le champ de la radicalité, renonçant visiblement à séduire ce qui reste de l’électorat LR (Les Républicains). « Il ne faut pas se tromper de cible, on a une base à mobiliser, insiste Stanislas Rigault, membre du bureau exécutif de Reconquête !. Il faut montrer nos singularités avec le RN, sur l’incompatibilité de l’islam avec la République ou l’inscription de l’IVG dans la Constitution, car celui qui nous prend nos électeurs s’appelle Jordan Bardella. La priorité, c’est lui. »

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