« Manifester deux fois par an ne permet pas de rattraper Donald Trump, qui poursuit son offensive contre les institutions »

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L’histoire rend-elle justice aux marches « contre » ? La question reste posée après la deuxième édition des cortèges, qui a rassemblé environ 7 millions de personnes dans les villes des Etats-Unis, samedi 18 octobre, sous la bannière « No Kings » (« pas de rois »). Un succès statistique. Un constat d’impuissance politique. Marcher deux fois par an ne permet certainement pas de rattraper Donald Trump, qui avance tous les jours dans une entreprise très personnelle de transformation des institutions au bénéfice exclusif de son pouvoir.

En rythme hebdomadaire, le président des Etats-Unis signe aujourd’hui moins de décrets exécutifs qu’à son retour à la Maison Blanche, mais sa boule de démolition reste toujours aussi active. Elle est d’ailleurs en train de fracasser une partie de l’aile est de la demeure présidentielle pour y construire une vaste salle de bal, dont l’absence n’avait troublé personne jusqu’à présent.

En apparence, les manifestations du 18 octobre laissent penser que la suractivité de Donald Trump et la multiplication par ses soins des fronts intérieurs n’ont pas encore produit une forme de saturation et d’insensibilisation. En réalité, ces cortèges n’offrent guère de stratégie, mis à part le rendez-vous encore lointain des élections de mi-mandat, dans plus d’un an, en novembre 2026, qui décuple les velléités républicaines de charcutage de la carte électorale.

Milieux d’affaires bienveillants

Le contraste est frappant avec la première présidence de Trump, marquée par des démissions et des évictions incessantes, et par la relative résistance opposée par un département de la justice resté relativement imperméable aux pressions. A l’époque, des républicains rétifs à certains choix politiques de Donald Trump, comme les sénateurs Mitch McConnell et John McCain, pesaient encore au Congrès.

Désormais, le Parti républicain file droit et renonce à ce que le pouvoir législatif fasse valoir ses prérogatives. Il cédera bientôt celle de déclarer la guerre s’il persiste dans l’abaissement, comme le montre son absence de réaction face à la multiplication par le président de frappes militaires dans la mer des Caraïbes au nom d’une douteuse guerre contre la drogue. Avec Donald Trump, la loyauté conduit à coup sûr à l’avilissement.

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