l’Union européenne dit ne pas reconnaître les résultats de la présidentielle qui ont donné Nicolas Maduro vainqueur

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Au Mexique, une banderole montrant un portrait du président vénézuélien, Nicolas Maduro, barré d’un signe d’interdiction, est brandi par un manifestant, alors que la Garde nationale mexicaine tente d’empêcher le passage du défilé, au pont Cordova des Amériques, frontalier avec les États-Unis, à Ciudad Juarez, le 4 août 2024.

La pression internationale se maintient sur le président vénézuélien Nicolas Maduro, après son élection contestée du 28 juillet. Et cette fois-ci, c’est l’Union européenne (UE) qui s’est chargée d’administrer la piqûre de rappel.

« Bien qu’il s’y soit engagé, le Conseil national électoral du Venezuela n’a toujours pas publié les procès-verbaux officiels des bureaux de vote. Faute de preuve pour les soutenir, les résultats publiés le 2 août par le Conseil national électoral ne peuvent être reconnus », a estimé, dans un communiqué publié dimanche 4 août, le Conseil de l’UE, en appelant à une « vérification indépendante ».

Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié vendredi la victoire de M. Maduro avec 52 % des voix contre 43 % à Edmundo Gonzalez Urrutia, qui a remplacé au pied levé la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible pour le scrutin du 28 juillet. Un résultat largement contesté.

Les troubles qui ont suivi cette proclamation ont fait 13 morts, et plus de 2 000 personnes ont été arrêtées, a affirmé M. Maduro, selon qui deux membres de la garde nationale ont été tués. Des ONG ont fait état de 11 civils tués.

L’organe électoral se dit victime d’un piratage informatique

Contrairement aux Etats-Unis et à plusieurs autres pays, l’UE s’est toutefois gardée de reconnaître formellement la victoire de M. Gonzalez Urrutia. « Des copies des procès-verbaux électoraux publiés par l’opposition et revus par plusieurs organisations indépendantes indiquent qu’Edmundo Gonzalez Urrutia apparaît être le vainqueur de l’élection présidentielle avec une majorité conséquente », a-t-elle néanmoins rappelé.

Se disant victime d’un piratage informatique, le CNE n’a toujours pas donné le détail du vote bureau par bureau. L’opposition estime qu’il s’agit d’une manœuvre pour ne pas révéler les vrais résultats, et a publié sur un site internet les procès-verbaux de chaque bureau. Selon ces documents, dont la validité est rejetée par M. Maduro, M. Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec 67 % des voix.

Le pape François a lancé dimanche « un appel sincère à toutes les parties à chercher la vérité et à éviter tout type de violence ». S’adressant à la foule sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le pontife argentin a également appelé le pays à « régler les différends par le dialogue et à prendre en compte les véritables intérêts de la population ».

Mme Machado a remercié dimanche sept pays européens, dont la France, qui ont demandé dans une déclaration commune au Venezuela de « publier rapidement tous les procès-verbaux » des bureaux de vote, se félicitant de leur « engagement en faveur de la démocratie ».

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« Nous apprécions également l’appel à la fin de la persécution et de la répression qui, ces dernières heures, a été cruellement déployée contre des personnes innocentes », a-t-elle ajouté.

Washington évoque des « preuves accablantes » d’une victoire de l’opposition

M. Maduro a lui félicité dimanche la Garde nationale Bolivarienne (GNB) − un corps militaire chargé de l’ordre public − pour sa « conduite exemplaire » lors des manifestations, qui participent selon lui d’un « coup d’Etat impérialiste ».

Samedi soir, devant des milliers de partisans, il avait prévenu qu’il ne permettrait pas à l’opposition « d’usurper une nouvelle fois la présidence ». En 2019, à la suite d’une réélection déjà controversée de M. Maduro, une partie de la communauté internationale avait reconnu l’opposant Juan Guaido comme « président » intérimaire. Une initiative qui s’était soldée par un échec.

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Les Etats-Unis, qui maintiennent leurs sanctions contre le Venezuela, ont fait état de « preuves accablantes » d’une victoire de M. Gonzalez Urrutia. Plusieurs pays ont reconnu celui-ci comme « président élu ». La Russie et la Chine, alliés traditionnels de Caracas, ont à l’inverse apporté leur soutien à M. Maduro.

Des pays comme le Brésil, la Colombie ou le Mexique se sont contentés d’appeler à un règlement de la crise. Mme Machado, qui avait dit jeudi vivre « cachée » et « craindre pour sa vie », a promis samedi lors d’un rassemblement dans la capitale de poursuivre le combat. « Nous n’allons pas quitter les rues », a-t-elle assuré.

Le Monde avec AFP

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