L’ouragan Milton, de catégorie 3 sur 5, a touché terre en Floride, dans le sud-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi 9 octobre dans la soirée le Centre américain des ouragans (NHC). « Extrêmement dangereux », il est arrivé par la côte ouest de la Floride « près de Siesta Key dans le comté de Sarasota », a écrit l’agence américaine dans son bulletin de 20 h 30 (2 h 30 en France).
Dans la journée, Joe Biden avait accusé Donald Trump d’avoir déclenché une « avalanche de mensonges » sur la gestion par le gouvernement fédéral américain des ouragans Helene et Milton. Après une réunion à la Maison Blanche sur l’ouragan Milton, le président américain a déploré la « propagation irresponsable, dangereuse et continue de désinformations et de mensonges purs et simples » au sujet de la gestion de ces ouragans.
L’ex-président et candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, « mène cette avalanche de mensonges », a fustigé Joe Biden, pour qui la désinformation « mine la confiance » des populations dans les efforts de secours et « nuit à ceux qui en ont le plus besoin ».
Depuis le passage destructeur et meurtrier d’Helene dans le sud-est des Etats-Unis, faisant au moins 236 morts, Donald Trump et les républicains accusent, sans preuve, les démocrates d’avoir « volé l’argent » de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA) pour « le donner à leurs immigrés illégaux ».
« C’est ridicule de dire ça. C’est faux, a réagi le président Biden. Il y a des allégations selon lesquelles les maisons endommagées sont confisquées, c’est tout simplement faux. Il est dit que les sinistrés ne recevront que 750 dollars [685 euros], pas plus. C’est tout simplement faux. »
« Une question de vie ou de mort »
Le dirigeant démocrate a fustigé les assertions « encore plus bizarres » de la parlementaire trumpiste Marjorie Taylor Greene. Elle « dit maintenant que le gouvernement fédéral contrôle carrément la météo… On est au-delà du ridicule. Il faut que ça s’arrête », a tranché M. Biden.
La vice-présidente et candidate démocrate à l’élection du 5 novembre, Kamala Harris, a assisté à la réunion depuis New York, où elle donne une série d’interviews à des médias. Avertissant ceux qui seraient tentés de profiter de l’ouragan pour augmenter les prix des denrées alimentaires, du carburant ou des logements, elle a assuré : « Quiconque flouera les consommateurs devra rendre des comptes. »
De son côté, Joe Biden a réitéré ses appels à la prudence et à l’évacuation avant l’arrivée de Milton, qui « ressemble à la tempête du siècle ». « C’est une question de vie ou de mort », a-t-il dit, répétant des propos tenus la veille.
Signe que la situation est potentiellement critique, le président a annulé un voyage en Allemagne et en Angola pour être aux Etats-Unis pendant le passage de Milton, qui va traverser la péninsule de part en part. Il devrait passer notamment près d’Orlando, où les parcs d’attraction de Disney World ont été fermés à la mi-journée mercredi. Les aéroports de Tampa et Sarasota sont à l’arrêt.
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Selon Deanne Criswell, directrice de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles, Milton « va être une tempête mortelle et catastrophique ». Bien que rétrogradé en fin de journée en catégorie 3 sur 5, il est toujours considéré comme « majeur » par le Centre américain des ouragans.
La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays et qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans. Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.
A 17 heures mercredi (en Floride, 23 heures à Paris), l’ouragan était escorté par des vents de près de 200 km/h. Il pourrait entraîner des inondations côtières allant jusqu’à 4,5 mètres et des pluies abondantes qui font courir le « risque d’inondations urbaines soudaines catastrophiques et potentiellement mortelles », d’après le NHC. « Lors de ces tempêtes, la majorité des décès est liée aux inondations côtières, à l’eau », a souligné la directrice de la FEMA.
Outre la montée des eaux, les autorités craignent le danger supplémentaire que représentent les nombreux débris laissés par Helene. Des tornades ont par ailleurs été observées dans le centre et le sud de l’Etat, selon la chaîne Weather Channel. Depuis plusieurs jours, les autorités exhortent les habitants des zones concernées par des ordres d’évacuation à partir.