
L’or n’a jamais tant brillé. Dopé par les crises, il ne cesse de battre ses propres records. Son prix a récemment franchi les 4 000 dollars (plus de 3 400 euros) l’once. Acteur méconnu de cette fièvre mondiale, le Ghana veut tirer profit de cette manne. Premier producteur d’Afrique, sixième mondial, le pays se targue d’une tradition aurifère millénaire et d’une stabilité politique rare sur le continent. Mais, la croissance fulgurante des mines illégales jette une ombre sur cet or africain. Terres polluées, réserves naturelles captées par des groupes armés, rivières empoisonnées : la ruée vers l’or ravage tout sur son passage.
Au cœur de l’ancien royaume ashanti, dans le sud-ouest du pays, le métal jaune est considéré comme un alter ego du soleil. Depuis le VIIe siècle, il est extrait des terres fertiles bordant les cours d’eau qui sillonnent la forêt tropicale. Kumasi, la grande ville régionale, en est devenue un passage obligé. Par une brûlante journée de juillet, une échoppe dissimulée dans la cour d’une grande maison, derrière un portail noir, accueille un client discret. De la poche de son pantalon élimé, il sort de l’or brut d’un sachet en plastique. Un employé des lieux le chauffe au chalumeau, en élimine les impuretés. En quelques minutes, le client tient une pépite entre les mains.
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