Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a annoncé, mardi 20 février, suspendre de nouveau la distribution de l’aide dans le nord de la bande de Gaza. Il avait déjà suspendu, il y a trois semaines, l’envoi d’aide alimentaire dans le nord de l’enclave, ravagée par plus de quatre mois de guerre, après une frappe israélienne contre un camion d’une autre agence onusienne. Toutefois, le PAM a repris ses livraisons dimanche, mais, depuis, ses camions ont été « pillés » ou visés par des tirs dans un contexte de « chaos total et de violence », a-t-il déclaré dans un communiqué.
L’objectif était de faire entrer, dans cette région du petit territoire palestinien, dix camions d’aide alimentaire par jour pendant sept jours consécutifs, afin « d’aider à endiguer la vague de faim et de désespoir et de commencer à bâtir la confiance parmi la population dans le fait qu’il y aurait suffisamment de nourriture pour tous ».
Mais, dimanche, un convoi faisant route vers la ville de Gaza « a été cerné par une foule de gens affamés ». Les personnels du PAM sont parvenus à repousser les assaillants tentant de monter à bord des camions avant d’« essuyer des tirs » dans Gaza. Et lundi, plusieurs camions « ont été pillés » entre les villes de Khan Younès et Deir Al-Balah, et un chauffeur a été molesté.
Une « explosion » du nombre de décès d’enfants dans la bande
« La décision de suspendre les livraisons dans le nord de la bande de Gaza n’a pas été prise à la légère, car nous savons que cela signifie que la situation sur place va se détériorer davantage, et un plus grand nombre de personnes seront menacées de mourir de faim », souligne l’agence.
Le PAM a averti lundi qu’un manque de nourriture alarmant, une malnutrition galopante et une propagation rapide des maladies pourraient entraîner une « explosion » du nombre de décès d’enfants dans la bande.
Au moins 90 % des enfants de moins de cinq ans à Gaza sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses, selon un rapport de l’Unicef, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du PAM. « La faim et la maladie sont une combinaison mortelle », a déclaré Michael Ryan, chargé des situations d’urgence au sein de l’OMS, dans un communiqué.
Au total 2,2 millions de personnes sont menacées de famine dans la bande de Gaza, selon l’ONU.