l’ONU réclame une enquête après l’« exécution sommaire » de six otages israéliens

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Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Manifestation appelant à la libération des otages israéliens retenus à Gaza par le Hamas depuis les attaques du 7 octobre 2023, à Jérusalem, le 2 septembre 2024.

Alors que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est montré inflexible lundi quant à un possible accord sur la libération des otages, la guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste Hamas se poursuit dans l’enclave palestinienne, mardi 3 septembre.

L’attaque menée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse, établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive d’envergure dans la bande de Gaza qui a fait jusque-là au moins 40 819 morts, selon le dernier bilan communiqué mardi par le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas. Les 2,4 millions d’habitants du territoire font face à un désastre humanitaire et sanitaire.

• Accord sur la libération des otages : Benyamin Nétanyahou affirme qu’il « ne cédera pas aux pressions »

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’exprime lors d’une conférence de presse, à Jérusalem, le 2 septembre 2024.

Après avoir demandé publiquement « pardon pour ne pas avoir ramené en vie » les six otages retrouvés morts dimanche dans la bande de Gaza, Benyamin Nétanyahou a juré de faire payer « un prix très fort » au mouvement islamiste et a martelé qu’il « ne cédera pas aux pressions ». « Personne n’est plus engagé que moi pour la libération des otages. (…) Maintenant nous devons exercer une pression maximale sur le Hamas », qui « doit, lui, faire des concessions », a-t-il ajouté.

Ces derniers jours, des manifestations rassemblant des milliers de personnes ont eu lieu à Tel-Aviv et à Jérusalem, accompagnées d’une grève dans plusieurs villes pour réclamer un accord permettant la libération des dizaines d’otages encore retenus à Gaza.

Mais M. Nétanyahou affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas. Il a réaffirmé la nécessité pour Israël de garder le contrôle d’un corridor le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte, le couloir de Philadelphie. Le Hamas réclame, lui, le retrait israélien de ce corridor, pris par Israël en mai dernier, et à terme le retrait total d’Israël de la bande de Gaza.

• L’ONU réclame une enquête après l’« exécution sommaire » de six otages israéliens

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a réclamé mardi une enquête « indépendante, impartiale et transparente » sur l’« exécution sommaire » de six otages israéliens. « Nous sommes horrifiés par les informations selon lesquelles des groupes armés palestiniens ont sommairement exécuté six otages israéliens, ce qui constituerait un crime de guerre », a écrit Volker Türk sur X.

L’armée israélienne a annoncé dimanche la découverte dans un tunnel de la bande de Gaza des corps de six otages tués selon elle à « bout portant » par le Hamas, en se fondant notamment sur l’autopsie. Le négociateur en chef du Hamas, Khalil Al-Hayya, avait dit sur la chaîne Al-Jazira, dimanche, qu’un « bombardement » israélien était à l’origine de leur mort.

Deux vidéos ont été publiées, lundi, par le mouvement, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis ou encore l’Union européenne, qui montrent les six otages israéliens, en vie, décliner leur identité face à la caméra. Le Forum des familles d’otages a dénoncé ces vidéos, les qualifiant de « terreur psychologique ».

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Ces images ont été très peu diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux israéliens, de nombreuses personnes exprimant leur colère et leur tristesse face à ce qui est souvent présenté comme des éléments de « propagande » du mouvement islamiste.

• Plus de 160 000 enfants vaccinés contre la polio à Gaza, la campagne se poursuit

Un agent de santé administre un vaccin contre la polio à un enfant dans un hôpital de Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza, le 1ᵉʳ septembre 2024.

A la faveur de « pauses humanitaires » de trois jours chacune, une campagne antipolio a été lancée dimanche dans le centre de Gaza avec l’objectif de vacciner plus de 640 000 enfants de moins de 10 ans dans l’ensemble du territoire, ravagé par onze mois de guerre.

La campagne de vaccination se déroule « bien », a fait savoir mardi Rik Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens. Le nombre total d’enfants de moins de dix ans vaccinés jusqu’à présent s’élève à 161 000, selon lui, « dépassant l’objectif estimé de 156 500 enfants » qui avait été fixé pour cette opération. Il reste encore « au moins dix jours » pour ce premier cycle de vaccination, a précisé M. Peeperkorn.

Il s’est cantonné pour l’heure au centre de l’étroit territoire palestinien. La campagne devrait se déplacer jeudi vers le sud du territoire dans le but de vacciner quelque 340 000 enfants, puis dans le Nord pour 150 000 autres. La deuxième phase de vaccination est prévue « dans quatre semaines », a-t-il encore détaillé. Au total, l’OMS espère pouvoir vacciner 640 000 enfants. Le vaccin est administré dans des centres de santé ou par des équipes mobiles.

• Les frappes meurtrières se poursuivent dans l’enclave

Un Palestinien inspecte le site d’une frappe israélienne sur un collège abritant des personnes déplacées, dans le nord de la bande de Gaza, le 3 septembre 2024.

Entretemps, l’offensive israélienne ne connaît pas de répit à Gaza. Dans le Sud, deux Palestiniens ont été tués dans la chute d’un obus sur une tente de déplacés à Khan Younès, selon la défense civile. Dans le Centre, une frappe a visé une maison près d’Al-Boureij et des tirs d’artillerie ont ciblé Nousseirat, tandis que, dans le Nord, les troupes ont fait exploser des bâtiments résidentiels dans la ville de Gaza, relate l’AFP d’après des témoignages sur place.

Au cours des dernières vingt-quatre heures, les frappes militaires israéliennes ont tué 33 Palestiniens dans la bande de Gaza, selon les services d’urgence palestiniens. Quatre femmes ont notamment été tuées à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, par une frappe israélienne, tandis que huit autres personnes sont mortes près d’un hôpital de la même ville. D’autres ont été tuées lors de frappes aériennes distinctes sur le territoire, rapporte Reuters.

L’armée israélienne a de son côté annoncé avoir tué huit Palestiniens armés, dont un haut responsable de la branche armée du Hamas, Ahmed Fawzi Nasser Mohammed Wadiyya, qui avait pris part à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël. Elle a précisé que l’attaque a eu lieu dans un poste de commandement situé près de l’hôpital à l’hôpital Al-Ahli, dans la ville de Gaza.

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Le Monde avec AFP et Reuters

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