
Trois jours après un cinquième cycle de pourparlers sur le programme nucléaire iranien avec les Etats-Unis, le régime de Téhéran a répété, lundi 26 mai, qu’il n’accepterait pas de suspendre son enrichissement d’uranium.
Interrogé lors d’un point presse sur cette éventuelle concession pendant trois ans, dans le cadre de négociations avec la partie américaine, Esmaïl Baghaï, porte-parole de la diplomatie iranienne, a répondu que « cette information est le fruit de l’imagination et est totalement fausse ». « Si les négociations visent à restreindre les droits de l’Iran, elles n’aboutiront à rien », a-t-il prévenu.
Le cinquième cycle de pourparlers, sous médiation du sultanat d’Oman, s’est terminé sans avancée notable. Le président américain, Donald Trump, avait, en revanche, fait état « de réels progrès, des progrès sérieux », sans donner de détails. Aucune date n’a encore été fixée pour un sixième cycle de négociations, selon Téhéran.
Des positions fermes, d’un camp comme dans l’autre
Les deux parties affichent une position ferme sur la question de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran. Les Américains, qui redoutent que les Iraniens obtiennent l’arme atomique, ont exigé par le passé qu’il mette fin à toutes ses activités d’enrichissement d’uranium, une condition que les responsables iraniens qualifient de « ligne rouge ». L’Iran maintient que son programme est exclusivement destiné à des fins civiles, et veut la fin des sanctions qui écrasent son économie depuis des décennies.
Ces lignes ont été maintenues depuis la reprise des négociations, en avril. L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a dit que les Etats-Unis « ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement » à l’Iran. Le Guide suprême Ali Khamenei avait qualifié les exigences américaines d’« absurdités ».
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60 %, bien au-delà de la limite de 3,67 % autorisée par l’accord nucléaire conclu en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018 et que Téhéran ne considère plus comme valable. Les experts estiment qu’à partir de 20 % l’uranium enrichi peut avoir des applications militaires potentielles. Pour fabriquer une bombe, l’enrichissement doit être poussé jusqu’à 90 %.