L’Iran confronté à une sécheresse sans précédent

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Les vannes de décharge du barrage Amir-Kabir, dans la chaîne montagneuse de l’Elbourz, dans le nord de l’Iran, le 1ᵉʳ juin 2025.

Les quatre barrages alimentant Machhad, deuxième plus grande ville d’Iran, sont pratiquement à sec, avec des réserves à moins de 3 %, a rapporté dimanche 9 novembre un média local. L’Iran est confronté cette année à sa pire sécheresse depuis des décennies. A Téhéran, le faible niveau de précipitations est « quasi sans précédent depuis un siècle », avait affirmé en octobre un responsable local.

Sur les 31 provinces que compte le pays, 15 n’ont pas reçu la moindre goutte de pluie au cours de l’automne, selon les médias locaux. Conséquence, « les réserves d’eau [issues] des barrages de Machhad sont désormais inférieures à 3 % », a déclaré à l’agence ISNA Hossein Esmaïlian, le responsable de la compagnie des eaux de cette ville d’environ 4 millions d’habitants.

Machhad, principale ville sainte d’Iran, est située dans une région aride, à environ 900 kilomètres à l’est de la capitale, Téhéran. Ses habitants consomment environ 700 000 mètres cubes d’eau par jour, selon M. Esmaïlian.

Les réserves issues de ses barrages étaient chiffrées en début de semaine à environ 40 millions de mètres cubes, selon les médias locaux. Un an plus tôt à cette période, Machhad disposait de 189 millions de mètres cubes de réserves d’eau.

Situation critique à Téhéran

A Téhéran, alimentée par cinq barrages, la situation est particulièrement critique. L’un d’eux est à sec, tandis que les réserves d’un autre sont tombées à moins de 8 %, selon les autorités. Le gouvernement a annoncé samedi qu’il procéderait périodiquement à des coupures pendant la nuit, afin d’économiser l’eau.

Téhéran, nichée sur le versant sud du massif de l’Elbourz, connaît des étés chauds et secs, des automnes parfois pluvieux et des hivers qui peuvent être rigoureux et neigeux. Les sommets, habituellement déjà recouverts de neige à cette période, sont cette année désespérément secs.

Le quotidien réformateur Shargh consacre dimanche sa une à la crise de l’eau en Iran, titrant « En attendant le ciel », alors que les météorologues ne prévoient aucune pluie à Téhéran pour la période des dix prochains jours.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a averti jeudi que la ville pourrait devoir être évacuée faute de pluie d’ici à la fin de l’année. Il n’a cependant pas précisé comment une opération d’une telle ampleur, qui concerne plus de 10 millions d’habitants, serait menée.

En Iran, « 19 grands barrages » sont actuellement à sec, soit environ 10 % des réserves du pays, avait rapporté en octobre l’agence de presse Mehr, citant un responsable de la gestion des eaux.

Le Monde avec AFP

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