

Toujours menées dans le plus grand secret, les discussions entre Paris et Téhéran sur la libération de détenus en Iran semblent avoir avancé significativement. « Je peux maintenant dire que nous sommes arrivés au point où [l’accord sur] l’échange des prisonniers français en Iran approche maintenant de sa phase finale », a déclaré, jeudi 11 septembre, le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, dans une interview télévisée, sans donner plus de détails.
L’échange proposé concerne Mahdieh Esfandiari, une Iranienne arrêtée en France en février pour avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux. Téhéran a demandé à plusieurs reprises sa libération, arguant qu’elle avait été injustement détenue.
De son côté, la France a déposé en mai une requête contre la République islamique devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour la détention de deux citoyens français, Cécile Kohler et Jacques Paris, que Paris estime être retenus comme otages d’Etat.
Cécile Kohler, 40 ans, et Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022 et sont accusés d’espionnage pour le compte d’Israël, l’ennemi juré de l’Iran. Leurs familles ont décrit leur situation comme de plus en plus désespérée. Le couple fait partie d’une vingtaine d’Européens détenus en Iran, dont Lennart Monterlos, un Franco-Allemand de 19 ans qui effectuait un voyage à vélo entre l’Europe et l’Asie et qui a été arrêté dans le pays en juin, pendant la brève guerre entre l’Iran et Israël.
Monnaie d’échange
En juin, un ressortissant français, Louis Arnaud, avait été libéré et avait rejoint la France après avoir passé près de deux ans dans la prison d’Evin, près de Téhéran. Ce consultant de 35 ans avait entamé un tour du monde en juillet 2022 qui l’avait mené jusqu’en Iran. Il avait été arrêté en septembre de la même année avec d’autres Européens accusés d’avoir participé aux manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini, assassinée par la police des mœurs pour un voile jugé « mal porté ».
Ses compagnons de voyage avaient été assez vite libérés, mais Louis Arnaud était resté en prison avant d’être condamné, en novembre 2023, à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien.
La République islamique est accusée de se servir de prisonniers étrangers comme monnaie d’échange dans des négociations d’Etat à Etat.