L’homme qui a profané la tombe de Robert Badinter condamné à un an de prison avec sursis

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La tombe de Robert Badinter, quelques heures après avoir été profanée, dans le cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine), le 9 octobre 2025.

L’homme de 23 ans, qui avait tagué la tombe de Robert Badinter à Bagneux (Hauts-de-Seine), le 9 octobre, a été condamné à un an de prison avec sursis, mercredi 3 décembre. Le tribunal correctionnel de Nanterre a assorti la peine de cent quarante heures de travail d’intérêt général, d’un stage de citoyenneté, ainsi que d’une obligation de soins.

Jugé en comparution immédiate mercredi, cet étudiant d’une école prestigieuse a reconnu les faits, commis quelques heures avant l’entrée au Panthéon de l’ancien garde des sceaux. Les mots « Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la REPUBLIQUE le [Robert Badinter] sanctifient » avaient été tagués à la peinture bleue sur la pierre tombale de l’ancien ministre.

« Je ne me faisais pas à cette idée que M. Badinter allait au Panthéon (…) Au même moment, je m’intéressais au personnage de Jean-Marie Le Pen, au fait que sa sépulture avait été détruite » – elle a été dégradée en janvier à La Trinité-sur-Mer (Morbihan) –, a tenté de justifier le prévenu, qui s’est présenté comme « royaliste loyaliste ».

« Comment les écoles de la République qui sont censées former des élites peuvent attirer dans leurs rangs des gens qui ont un tel projet criminel », s’est demandé le président du tribunal judiciaire de Nanterre, Benjamin Deparis, qui présidait l’audience. Questionné longuement sur ses idées politiques, le prévenu s’est dit « séduit » par l’idéologie royaliste et a répondu à l’affirmative aux questions du procureur sur une éventuelle « décadence » de la société.

Images de vidéosurveillance

Deux croix gammées avaient été retrouvées dans ses cahiers, ce qu’il avait expliqué en garde à vue comme un « esprit d’école » puis en audience comme de « l’humour noir ». L’air contrit, l’étudiant a cependant reconnu à plusieurs reprises avoir agi « avec froideur », a présenté ses excuses à la famille de Robert Badinter et a admis : « C’est vrai, ce que j’ai fait, c’était lâche. » Elisabeth Badinter, la veuve de l’ancien ministre, n’était pas présente ou représentée à l’audience.

L’homme – interpellé mardi matin – a été retrouvé grâce à l’étude d’images de vidéosurveillance, qui le montraient entrant et sortant du cimetière dans la nuit, et au bornage de son téléphone. L’enquête a permis d’établir qu’il s’était rendu quelques jours plus tôt au cimetière et avait chez lui un plan des lieux, où il avait annoté l’emplacement de la tombe. « On parle de préméditation, pour autant il a hésité jusqu’au bout, la préméditation est là, la détermination n’y est pas », a argué durant l’audience son avocate, Me Fanny Ginsburg.

Le Monde avec AFP

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