LFI dévoile sa liste, entre nostalgie de la Nupes et engagement pour la cause palestinienne

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Fin du suspense à La France insoumise (LFI). La formation a dévoilé, mercredi 6 mars, la composition de sa liste aux élections européennes. Une liste « maison » menée par l’eurodéputée sortante Manon Aubry comme en 2019. A l’exception d’Anne-Sophie Pelletier, exclue du groupe LFI en décembre 2023, les députés sortants – Younous Omarjee, Leïla Chaïbi et Marina Mesure – sont reconduits dans le top 5 des positions éligibles. Pour le reste, les candidatures d’ouverture politique sont réduites à quelques débauchages. Ces derniers jours, les négociations avec le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ou Génération. s avaient tourné court, tandis que celles avec les partis de la Nupes n’avaient jamais vraiment débuté faute de volonté des Verts, du Parti socialiste (PS) et des communistes. En conférence de presse, il restait donc à LFI la mise en valeur de plusieurs « ex ».

Un ancien maire écologiste et eurodéputé EELV sortant, Damien Carême (en 8e position sur la liste), un ancien coordinateur de Génération. s en rupture de ban, Arash Saeidi (6e), une ancienne responsable des Jeunes écologistes, Camille Hachez, à la 19e place. Ou encore une militante écologiste du parti d’Aymeric Caron, Révolution écologiste pour le vivant (REV), Carine Sandon (11e). Si Manon Aubry souhaite afficher un « regroupement de tous les orphelins de la Nupes », la composition de la liste fait dire à un cadre de gauche que LFI n’a réussi qu’à recréer la « Nupes du pauvre ». Au Parti socialiste, un autre s’amuse de cette liste qui, dit-il, ressemble un peu à ce qu’avait fait le PS il y a cinq ans, en débauchant individuellement des figures d’ouverture. « Ça n’a pas imprimé… », mesure-t-il.

Même à l’intérieur de LFI, certains regrettent le peu d’attraction exercée par le mouvement, deux ans à peine après avoir réussi à former une large alliance autour de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). En 2019, la formation avait réussi à attirer une porte-parole d’Oxfam, Manon Aubry, propulsée en tête de la liste. Cinq ans plus tard, le début de la liste est trusté par des figures politiques déjà identifiée comme « insoumises ». A la quatrième place, figure l’inspecteur du travail et militant CGT, Anthony Smith, sanctionné pour avoir exigé des masques pour des salariées pendant l’épidémie de Covid-19. De quoi envoyer un message social, mais cela fait aussi longtemps que le syndicaliste est proche de LFI.

Lacunes en matière de diversité sociale

La principale nouveauté, principale prise de risque aussi, réside dans la juriste et militante des droits des Palestiniens, Rima Hassan, septième sur la liste. Pour LFI, c’est une manière d’affirmer l’importance de la cause palestinienne, de dire aussi que les polémiques suscitées à l’automne par les prises de position de certains insoumis après l’attaque du 7 octobre n’ont pas fait céder d’un pouce le mouvement, bien au contraire. « Nous sommes fiers de faire de la place à son parcours singulier », a affirmé Manuel Bompard à propos de la franco palestinienne née dans un camp de réfugiés syrien. La campagne insoumise des européennes sera « pour la paix », à Gaza comme en Ukraine, a-t-il indiqué.

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