

Le suspense aura été de courte durée : interpellé à sa descente d’avion à Manille mardi 11 mars matin sur la foi d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) reçu à l’aube, l’ex-président philippin Rodrigo Duterte, âgé de 79 ans, a été mis dans un avion qui a décollé à 23 heures à destination de la Haye, le siège de la CPI aux Pays Bas. Le jet d’affaires qui transporte M. Duterte doit atterrir après une escale à Dubai à l’aéroport de Rotterdam à 11 heures le 12 mars.
La séquence, qui a pris de court les soutiens de l’ancien président, offre un gain politique immédiat à l’actuel président philippin Ferdinand « Bongbong » Marcos à l’approche des élections de mi-mandat en mai, ne serait-ce que parce qu’en éloignant M. Duterte des Philippines, il affaiblit les motivations de ses partisans de manifester. M. Marcos a déclaré depuis Malacañang, le palais présidentiel, à 23 heures mardi, que Manille était tenue par ses engagements auprès d’Interpol : « Si nous ne le faisons pas, ils ne nous aideront plus dans d’autres affaires impliquant des fugitifs philippins à l’étranger. » Elu avec le soutien de M. Duterte mais brouillé avec lui, le fils du dictateur Marcos bénéficie de l’appui de son camp, mais aussi, ironiquement, des mouvements de gauche et des défenseurs des droits humains.
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