L’Espagne offre sa nationalité à 135 opposants nicaraguayens déchus et expulsés de leur pays

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L’Espagne va offrir la nationalité à 135 opposants nicaraguayens expulsés de leur pays. Cette proposition s’adresse « aux 135 prisonniers politiques qui ont été chassés de chez eux et déchus de leur nationalité le 5 septembre dernier » par la justice du régime du président Daniel Ortega, a déclaré, vendredi 5 octobre, le ministre des affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, devant une commission parlementaire.

Ces détenus avaient été libérés à la suite d’un accord avec les Etats-Unis, et accueillis dans un premier temps au Guatemala. Parmi eux figurent des fidèles catholiques et treize membres d’une organisation missionnaire chrétienne du Texas, Mountain Gateway.

L’offre espagnole « est une offre de fraternité et un signe que tout ce qui s’est passé au Nicaragua est une injustice totale », a réagi, auprès de l’Agence France-Presse, le pasteur évangélique Walner Blandon, un des ex-détenus, depuis la capitale guatémaltèque.

Scrutins non reconnus par des organismes internationaux et plusieurs pays

Madrid a déjà offert la nationalité espagnole à plus de 300 opposants déchus de leur nationalité nicaraguayenne en 2023, parmi lesquels les écrivains Gioconda Belli et Sergio Ramirez.

Daniel Ortega, 78 ans, est un ancien chef de guérilla qui a gouverné le Nicaragua dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste. Il est revenu au pouvoir en 2007 et a été réélu lors de scrutins non reconnus par des organismes internationaux, les Etats-Unis ou l’Union européenne, qui l’accusent de multiples dérives despotiques.

Daniel Ortega est accusé d’avoir mis en place un régime autoritaire au Nicaragua, pays de 7 millions d’habitants. En 2018, trois mois de manifestations contre son régime avaient été durement réprimés, faisant plus de 300 morts, des centaines de détenus, et poussant à l’exil des milliers d’autres, selon l’ONU.

Lire notre enquête (2021) : Article réservé à nos abonnés Comment le couple Ortega a fait main basse sur le Nicaragua

Le Monde avec AFP

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